Dans les camps du Sri Lanka

Inside Sri Lanka's camps

Inside Sri Lanka’s camps

Près d’un quart de million d’hommes, de femmes et d’enfants ont déferlé dans des camps dans le nord du Sri Lanka. Depuis des mois, ils fuient les combats violents opposant le gouvernement aux forces rebelles, manquent de vivres et de médicaments et traversent des souffrances inimaginables.

Caritas est l’une des rares organisations humanitaires internationales ayant accès aux camps, où son personnel distribue des repas chauds, dispense des soins médicaux et offre un accompagnement psychosocial. Voici quelques récits de gens ordinaires vivant aujourd’hui dans les camps. Tous les noms ont été changés pour protéger leur anonymat.

 

Ganeshan

“Je vivais plutôt confortablement à Puthukkudiyiruppu,” explique Ganeshan, un agriculteur de 62 ans, qui exploitait avec sa famille 4 hectares de riz et 1,5 hectare de cocotiers. “Les revenus de mon exploitation couvraient largement les besoins de mon ménage”, ajoute-t-il.

“Les combats se sont rapprochés de plus en plus de notre maison et, en janvier, des tirs d’artillerie l’ont endommagée … Il était inimaginable d’y rester plus longtemps”, se souvient-il.

Lui, sa femme, sa mère et quatre frères et sœurs sont finalement arrivés à traverser jusqu’à Mathalan en avril et ont atteint le Transit Relief Village d’Ananda Coomaraswamy pendant la troisième semaine d’avril.

Sa mère, Sellammah, une femme de 84 ans, est faible et souffre d’une déformation physique. Il lui est difficile de se déplacer et elle doit être portée jusqu’à la toilette qui se trouve à environ 25 m de sa chambre. Cette famille relativement prospère se retrouve confrontée au dénuement.

“Oui, nous sommes reconnaissants à Caritas Mannar pour les vivres qu’elle nous distribue. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans son aide. Moi qui suis agriculteur, je n’aurais jamais imaginé dépendre de quelqu’un pour me nourrir”, se désole-t-il.

Mme Gowrie Subramaniam

Mme Gowrie Subramaniam, une femme de 36 ans, vit dans le Transit Relief Village d’Arunachchalam avec sa mère. Elle a été obligée de quitter sa maison à Killinochchi en janvier, en raison des combats. Elle s’est enfuie avec ses parents et trois autres frères et sœurs et a atteint Puthukkudiyiruppuen en février. Mais la tragédie l’a rattrapée: elle a été blessée par un éclat d’obus et a dû être amputée de la jambe droite.

Elle a pu quitter Mathalan la troisième semaine d’avril et atteindre le camp de Chettikulam le 24 avril, avec sa mère. Son père et ses trois frères et sœurs sont restés bloqués sur la plage de Mathalan, attendant une occasion de quitter la zone. Caritas Mannar est venue à son secours. Elle lui a d’abord fourni un fauteuil roulant puis une prothèse adaptée.

“J’ai énormément souffert et je souffre encore. Mon père, ma sœur et mes frères qui sont bloqués à Mathalan me manquent énormément”, avoue-t-elle.

“Ma mère est âgée et faible. Elle ne peut pas faire grand-chose pour moi. Caritas m’a beaucoup aidée. Au moins, je pourrai me déplacer toute seule dès que je serai habituée à porter la jambe artificielle”.

Mme Wimalaraj Jacintha

Wimalaraj a 34 ans. Elle vivait avec son mari et son enfant à Periyapandivirichchan dans le district de Mannar. Quand l’armée sri lankaise a attaqué la zone, alors contrôlée par les rebelles, sa famille a fui jusqu’à Killinochchi et, après plusieurs déplacements, a atteint Mathalan en mars.

Le drame est arrivé quand, pendant le bombardement de Killinochchi, elle a perdu la jambe droite. L’organisation Venn Pura lui a adapté une prothèse. Mais, à Mathalan, son beau-père et sa sœur ont été tués sous les obus.

Elle a atteint la zone de Chettikulam, contrôlée par le gouvernement, avec son mari, son enfant et sa mère malade en avril. Sa mère a été soignée à l’hôpital de Mannar et se trouve aujourd’hui au Welfare Village camp de Kathirgamar.

“Je suis séparée de ma mère, j’ai perdu ma sœur et mon beau-père”, explique-t-elle, “mais j’espère que ma mère va bientôt pouvoir nous rejoindre”.

Wimalaraj porte une nouvelle prothèse, grâce à Caritas Mannar, car la première n’était pas confortable.

“Au moins, je ne serai pas un poids pour les autres si je suis capable de marcher toute seule” insiste-t-elle.

Ponraj

Né à Puthukkudiyiruppu en 1985, Ponjab, un jeune homme de 24 ans, était charpentier et gagnait bien sa vie. Il avait aussi travaillé pour diverses institutions, telles que Oxfam, après la catastrophe du tsunami et avait des revenus appréciables. Marié, père d’un enfant, il vivait dans une grande famille de huit membres, dont ses beaux-parents. Il était propriétaire de sa maison et était bien établi dans la vie jusqu’à ce que le conflit le rattrape.

“En mars, des obus ont partiellement détruit notre maison. Il n’était pas prudent de rester là-bas”, raconte Ponjab. La famille est arrivée sur la côte de Mathalan en avril et a vécu sur la plage pendant trois semaines avant de parvenir au Village camp d’Ananda Coomaraswamy le 26 avril.

La grande famille de neuf personnes s’entasse dans une tente fournie par l’UNICEF. Faite d’une bâche, la tente mesure environ 4,50m sur 2,50m. Ponjab se plaint que, en raison de la chaleur, ils passent les après-midi à l’ombre des arbres. Quand il pleut, la tente est inondée.

Et leur bloc de tentes ne dispose pas d’installations sanitaires pour se laver. Ils se lavent dans la rivière voisine qui est sale.

“Je ne sais pas les péchés que j’ai pu commettre pour subir cette épreuve. J’avais une existence confortable avec ma famille à la maison. J’espère qu’on va nous laisser rentrer chez nous le plus tôt possible” explique-t-il.

“Je remercie Caritas Mannar pour toute l’aide qu’elle a fournie à moi et ma famille. J’ai entendu dire que dans les autres camps, la situation n’était pas aussi bonne qu’ici. Mais je veux rentrer chez moi le plus tôt possible“, martèle-t-il.

 

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