“Democratization in Africa is irreversible”

Grégoire Niaudet of the International Advocacy Department at Secours Catholique-Caritas France speaking at a workshop about election processes in Africa. Credit: Elodie Perriot/Secours Catholique-Caritas France

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By Clémence Richard from Secours Catholique-Caritas France

The World Social Forum that currently takes place in Dakar, Senegal, started this Monday with a Pan-African day. Representatives of African civil society talked about the situation on their continent and pleaded for transparent election processes.

“It is badly gained power that leads to badly gained goods,” said a representative of the Gabonese civil society. Elections are often held in non-democratic ways in the countries they are from.

Gilles, a representative of an association of observers from Ivory Coast, addressed a delicate matter: the elections in Ivory Coast.

“Our association managed to deploy many observers around the country. Our observations are in line with those of the independent election commission and we can certify the results of the elections,” he said.

A Senegalese then starts to speak about the upcoming Presidential elections in Senegal that are to be held in February 2012. He explains that the Senegalese constitution that was adopted in 2001 limits the amount of consecutive presidential mandates to two.

He said, “Abdoulaye Wade however, at an age of 85 and in power since 2000, considers that his first mandate does not count since he has been elected for his first mandate based on the former constitution. He is therefore planning to run as candidate again at the next election. Africa must fight. Democratisation is irreversible. We have to require from those who are elected legitimately that their actions be legitimate as well .”

Karine Delli, a deputy of the ecological party at the European parliament, explains that European observers, whether they are members of parliament or civil servants, need to carry out their monitoring missions together with civil society organisations.

“We ask the European Commission and the Member States to take into account our recommendations. In case the election goes well, they should give an encouragement instead of not expressing an opinion at all as it is usually the case,” she says. Her speech triggers a lot of reactions from Africans who are desperate about the undemocratic situation of their countries. “International observers only come to our countries when the election process has officially started but a lot of times, it has at that point been going on for a long time already”, says one. A lot of questions come up: “What do we do to prepare everyday people for the elections?”. Or “Why did the international community not react to the elections in Togo although it knew that they were falsified?”, asks someone from Togo.

Grégoire Niaudet, an Advocacy Officer with Secours Catholique–Caritas France, suggested to take some Latin American countries as examples. “Now is a key moment because of the numerous elections that are currently taking place in Africa. The pillars of the constitutional state are fragile and the members of parliament don’t always fulfil their roles,” he said. “Most political parties are not based on political programmes but have been founded considering ethnical divides or clans. You in Africa, stop looking at Europe, you should rather take Latin America as an example because it has managed to build a connection that is based on programmes between political parties and civil society.”



« La démocratisation est irréversible en Afrique »

Le Forum social mondial, qui se tient actuellement à Dakar au Sénégal, a débuté lundi 7 février par une journée Panafricaine. Des acteurs de la société civile africaine ont témoigné de la situation de leur continent, et ont notamment plaidé pour des processus électoraux transparents.

« C’est le pouvoir mal acquis qui conduit aux biens mal acquis », lance un représentant de la société civile gabonaise. Ce dernier a été invité par l’atelier de l’association française Survie avec d’autres militants africains afin de témoigner des processus électoraux dans leurs pays, qui se tiennent bien souvent dans des conditions non-démocratiques. Survie a ainsi souhaité permettre un échange sur les pratiques de la société civile autour des élections.

Gilles, représentant d’une association ivoirienne d’observateurs, aborde un sujet brûlant : les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. « Notre association a réussi à déployer de nombreux observateurs sur le territoire ivoirien. Nos observations restent en harmonie avec les données de la commission électorale indépendante, nous pouvons certifier les résultats des élections », affirme-t-il. De son côté, un Sénégalais prend la parole concernant les élections présidentielles prévues dans son pays en février 2012. Il explique que la constitution sénégalaise adoptée en 2001 impose une limite de deux mandats présidentiels consécutifs. « Or Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, estime que son premier mandat ne compte pas, puisqu’il a été élu la première fois sur la base de l’ancienne constitution. Il compte donc se présenter aux prochaines élections, s’insurge le militant. L’Afrique doit se battre. La démocratisation est irréversible. Il faut exiger de ceux qui sont élus légitimement que leurs actions soient également légitimes. »
Karima Delli, députée européenne vert, explique que les observateurs européens, députés et fonctionnaires, ont l’obligation de mener leurs missions d’observation avec des organisations de la société civile. « Toutefois, nous demandons à la Commission européenne et aux États membres de prendre en compte nos recommandations et, dans le cas où une élection se déroule bien, de donner des encouragements, là où elle n’émet généralement pas d’avis », explique-t-elle. Son discours suscite de nombreuses réactions des Africains qui semblent excédés par la situation peu démocratique de leurs pays. « Les observateurs internationaux attendent de venir dans nos pays seulement lorsque la campagne électorale a officiellement commencé mais bien souvent elle a débuté depuis bien longtemps », avertit-il. De nombreuses questions se posent : « Que faisons-nous pour préparer les élections avec le petit peuple ? » « Pourquoi la communauté internationale n’a pas réagi lors des élections au Togo alors qu’elle savait qu’elles étaient truquées ? », s’exclame un Togolais.

Grégoire Niaudet, l’un des chargés de plaidoyer au Secours Catholique, propose quant à lui de prendre exemple sur certains pays d’Amérique latine. « Nous sommes à un moment charnière de par les nombreuses élections qui ont lieu actuellement en Afrique. Les piliers d’état de droits sont fragiles et les parlementaires ne tiennent pas leur rôle, affirme-t-il. La plupart des partis politiques ne sont pas fondés sur des bases “programmatiques” mais plutôt claniques et ethniques. Proposons de mettre en place une collaboration des partis africains avec les députés européens. Vous, l’Afrique, cessez de regarder l’Europe, prenez plutôt exemple sur l’Amérique latine qui a réussi à construire une connexion “programmatique” entre les partis politiques et la société civile. »

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