Garder le choléra sous contrôle en Haïti

Caritas distributed more than 170,000 water purification like this one to prevent the spread of cholera Credits: Worms/Caritas

Caritas distributed more than 170,000 water purification like this one to prevent the spread of cholera
Credits: Worms/Caritas

« Lorsque l’épidémie de choléra s’est déclarée en octobre 2010, nous n’étions pas préparés. Nous ne connaissions pas bien cette maladie et les premières semaines nous recevions tellement de personnes malades. Cela n’a pas été facile.» Josèphe Gerda est la responsable du petit centre de santé de la localité reculée de Brunette, dans la province d’Artibonite, diocèse de Gonaïves.

Caritas Gonaïves gère 9 dispensaires comme celui-ci et un centre hospitalier. Les dispensaires sont les seuls points d’accès à un service de santé pour les populations de la zone. « Lors du pic de l’épidémie en novembre 2010, plus de vingt malades pouvaient se présenter par jour » se souvient le docteur Renald Gédéon, responsable du secteur santé de la Caritas Gonaïves.

Le père Jean-Baptiste Wilder, directeur de Caritas Gonaïves garde en mémoire les premiers jours de l’éclosion de l’épidémie. « Au début nous ne savions pas qu’il s’agissait du choléra. Nous savions seulement qu’une maladie se propageait rapidement et pouvait tuer les gens en quelques heures. Ce n’est qu’une semaine après l’éclosion de l’épidémie que nous avons su de quoi il s’agissait. Le personnel des centres de santé avait peur devant cette maladie extrêmement contagieuse. Heureusement, nous avons pu compter sur une mobilisation rapide de nos partenaires du réseau Caritas. »

Dans cette province d’Haïti régulièrement touchée par des ouragans et des inondations, l’accès à l’eau potable est limité et les conditions d’assainissement presque inexistantes. Une combinaison qui explique que la propagation de l’épidémie de choléra a été très rapide et violente dans le diocèse des Gonaïves. Pour y faire face, dès les premiers jours, la Caritas locale a bénéficié de l’appui de CRS et elle a commencé la distribution de plus de 170 000 comprimés de purification d’eau, du savon pour les mains, des antibiotiques et des sels de réhydratation pour les malades. Plusieurs centaines de lits spéciaux pour les personnes atteintes par le choléra ont également été répartis dans les différents centres de santé de la zone. Des tentes ont aussi été mises à disposition pour recevoir et traiter les personnes affectées sans mettre en péril les autres patients des centres de santé.

Dans le même temps, le personnel des centres de santé a été renforcé par le recrutement d’infirmières supplémentaires. Le bureau national de Caritas Haïti et Caritas Espagne ont développé un vaste programme de sensibilisation. « Il fallait expliquer au plus grand nombre comment se protéger de la contagion, indique le père Wilder. Pour ce faire, nous avons formé plusieurs dizaines de mobilisateurs pour aller faire du porte-à-porte et éduquer les familles sur les mesures à prendre. Nous avons également mobilisé les prêtres dans les paroisses pour qu’ils participent à ce programme d’éducation »

Josèphe Gerda and school children in the courtyard of the clinic in Brunette. "The number of cholera cases has gone down," she says. Credit:Worms/Caritas

Josèphe Gerda and school children in the courtyard of the clinic in Brunette. “The number of cholera cases has gone down,” she says.
Credit:Worms/Caritas

« Pour lutter contre la propagation du choléra, l’accès à l’eau potable, des infrastructures sanitaires adéquates ainsi que des mesures d’hygiène de base sont des étapes cruciales », confirme le docteur Gédéon. Avec l’appui de la Caritas Suisse, Caritas Gonaïves a distribué 7 000 kits d’hygiène ainsi que de quoi permettre à 7 500 familles de purifier leur eau pour une période de trois mois.

En un an sur l’ensemble du pays, le choléra a tué plus de 6 700 personnes et en a affecté presque 500 000. Au mois d’octobre 2011, selon le gouvernement haïtien, 22 000 nouveaux cas ont été rapportés et plus de 200 personnes en sont mortes. Le choléra est donc toujours présent sur l’île et continue de menacer la population.

Le réseau Caritas reste vigilant et travaille maintenant sur des solutions durables au problème. Dans la province d’Artibonite, Caritas Suisse finance la formation du personnel des Caritas locales à l’utilisation de Watakits qui permet la fabrication de chlore. Celui-ci permettra à un faible coût de désinfecter l’eau, laver les surfaces, les vêtements et les aliments. Dans la région, elle installera 1350 filtres d’eau alors que la Caritas Italie avec Sciaf (Caritas Écosse) fournira des latrines à une dizaine de paroisses et réalisera la captation de dix sources d’eau pour traitement.

Autour de Josèphe Gerda, les enfants de l’école voisine viennent jouer dans la cour du dispensaire de Brunette. « Les cas de choléra sont moins nombreux ces jours-ci, dit-elle. Cela nous permet de nous concentrer davantage sur les autres problèmes de santé de la population comme la malnutrition dont souffrent les enfants, la malaria ou bien les fièvres saisonnières. Aujourd’hui nous savons quoi faire en cas de nouveau pic de contagion, nous disposons de stocks de sérum pour un traitement rapide des nouveaux cas. La maladie est toujours présente et nous restons en alerte. »

Au centre de traitement du choléra de l’hôpital Alma Mater, géré par Caritas Gonaïves, 6000 personnes ont été traitées en un an et 53 décès ont été répertoriés.

 

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