Questions et réponses avec Sœur Laurence Huard de Caritas Algérie

Un camion ramasse les voyageurs le long d'une route dans le sud-ouest du Niger. Credit: Commons

Un camion ramasse les voyageurs le long d’une route dans le sud-ouest du Niger. Credit: Commons

Quelles sont les questions de migration en Algerie dont vous avez parlé? 

Il s’agit de la migration subsaharienne ; nous ne sommes pas sur les routes des « harragas », celles des jeunes algériens qui partent pour l’europe. C’est un sujet trop sensible que les autorités locales ne voudraient pas nous voir approcher de leurs problèmes.

Les principaux problèmes, outre la pauvreté qui en somme ne change pas leur situation de départ, sont les trafics des passeurs et passeuses subsahariens et les refoulement à la frontière sud du pays pour les migrants sans papiers.

Les passeurs et passeuses sont des individus d’afrique subsaharienne qui profitent des rêves de leurs compatriotes et de la quasi impossibilité aujourd’hui d’obtenir un visa pour aller travailler en Europe. Des routes clandestines se mettent en place moyennant des sommes folles d’euros ou de dollars.

Les refoulements sont une des conséquences de l’externationalisation des frontières européennes.

Pouvez-vous décrire un migrant que vous avez rencontré? Une personne avec une histoire mémorable?

Une jeune femme congolaise qui vivait avec sa mère au Togo. Encore mineure au début de son aventure, elle poursuivait brillamment ses études. En terminale, elle pouvait espérer continuer au Togo sans problème.

Au même moment, un camp de réfugiés ivoiriens se vidait de ses occupants attirés par des passeurs congolais, ivoiriens venus d’Algérie. Ils promettaient une situation stable avec maison et travail ou études « offerts » par le HCR et d’autres ONGs (un leurre !). L’une de ses équipe de passeurs arrivent jusqu’à cette jeune femme et sa maman et leur font les mêmes promesses ; comme elles n’ont pas assez d’économie pour partir toutes les deux, la maman confie sa fille aux marchants de rêve.

Cette petite avait 17 ans. Elle en a aujourd’hui 19. Elle est enceinte, à la rue, et n’a jamais repris ses études. Elle vit dans des carcasses de maison avec d’autres victimes plus ou moins consentantes de ce trafic. Elle a eu de la chance de n’avoir pas subit de violence sexuelle. Elle a aimé. Mais aujourd’hui cet ami qu’elle revoit n’assume pas vraiment sa future paternité.

Qu’est-ce les gouvernements devraient savoir sur la migration des pays arabes à d’autres pays méditerranéens? 

Les pays arabes sont le terrain d’une migration subsaharienne dont sont en partie responsables les pays du nord. Les richesses du sud, surexploités par le nord concourt à la fuite vers le nord, là où leur bien arrive.

Quant la migration des jeunes des pays du Maghreb, elle est plus complexe encore : recherche de liberté et de travail sont liés. Recherche d’identité aussi.

Mais ils savent tout cela et le cache.

Quels sont les principaux besoins des migrants en Algerie?  

Justice en eux, !e droit au travail et à se mouvoir librement. Mais bien peu d’entre eux souhaitent rester ici ! alors ce qu’ils et elles vous diront c’est un besoin d’argent vite gagné pour pouvoir passer en europe à tout prix. Alors les ONGs sont une manne !

Elles donnent même à ceux et celles qui travaillent. Mais le passage vers le Maroc et l’Espagne coutent cher ! Ce sont des milliers d’euros qui deviennent nécessaires ; Et certains les trouvent.

Comment aide-eux Caritas Algerie? 

Nous avons choisi une aide indirecte visant à nourir le plaidoyer pour la libre circulation et le respet des droits humains sur la route des migrations. Nous ne voulons pas que nos actions soient détournées par les gangs de migrants et les migrants eux-mêmes afin de servir des actions illicites.

  • accompagnement des malades
  • formation : alphabétisation, soutien scolaire, formation professionnelle avec accompagnement et mise à jour de leur formation de base (beaucoup n’ont pas été trés longtemps à l’école)
  • relation d’aide, reconstruction psychologique à travers un centre d’écoute ouvert 6 jours sur 7, 4 à 6 h par jour.
  • activités artistiques multiculturelles : dessin, peinture, danse, cuisine; elles favorisent les échanges entre la population locale et les migrants subsahariens.

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