Fleeing Syria: refugee parents tell their stories

Available in French

Eleven-year-old Salem, a refugee boy, drew this picture showing what happened in Syria before his family fled for Lebanon. Photo: Laura Sheahen/Caritas

By Laura Sheahen, Caritas Communications Officer

“We’d move from neighbour to neighbour to escape the bombing,” says Ahmed, a father of six from the Syrian city of Homs. As civil war in his country escalated, he watched buildings bombarded and people injured or killed.

“There came a moment when I looked at my children and thought, ‘nothing matters but them.’ I knew we had to leave.”

If they only had themselves to worry about, thousands of Syrian parents might take their chances and stay in their country even as bombs drop and snipers fire. “If it were not for my children, I would never have left Syria. I should be there,” says Ahmed. Instead, he took his family to Jordan.

Ilham, an epileptic mother of six, was shot in the leg by a sniper. But for several months after, she remained in Syria. “I didn’t want to leave my country,” she says. Finally, though, it wasn’t about her: “I was afraid my kids would be killed.” She too fled to Jordan.

Families would hide wherever they could. “There’d be gunfire all day. Our girls would hear it all the time,” says Farida*, who fled to Beirut with her husband and two small daughters. “One morning about 5 a.m. it got so bad I carried them, sleeping, to the bathroom. It was the safest room.”

“It was hard even to leave the house to get bread,” says another man named Ahmed. “After midnight, we’d call the grocery store owner and ask him to open up his shop. We’d go to buy anything they had quickly—not even looking to see what the groceries were.”

Christina Pianca of Caritas Ambrosiana (Milan), who volunteers for Caritas Jordan, talks about one Syrian refugee family she met. “We saw a boy about seven or eight and were told he’d been playing in the street with other children. He was shot in the head,” she says. “He can talk, but he’s lost some limb function. They were trying to figure out if they could operate.”

Syrian refugee children in Mafraq, Jordan. For over a year before they fled Syria, their mother kept them inside the house for safety’s sake. Photo: Laura Sheahen/Caritas

For more than a year, a woman named Fairuz “wouldn’t let my children leave the house. I was afraid they wouldn’t return.” The children sat at home, playing games and missing the friends and classes they had at school. She and her family made it out; all 18 of them are now crowded into a flat in Mafraq, Jordan.

Some parents are staying behind but sending their children to safety. Fadi, age 16, travelled without his family from Syria to the Jordanian city of Zarqa, where he now lives with his sister. “Our mother kept praying we’d find a way to get him out,” says his sister. “Finally her prayers were answered.”

The first challenge for Syrian parents is keeping their children alive. The next one is keeping them healthy. In Lebanon and Jordan, Caritas is providing food, medical care, and emergency items like blankets to Syrian refugee families. Because many husbands are missing or killed, Caritas pays particular attention to vulnerable families headed by women.

In a slum area of Beirut, Leila and her four children are crowded into one damp, garage-like room. She watches her 11-year-old son Salem sketch a drawing of what he saw before they left their town: soldiers shooting people and airplanes overhead. “We had a good life once in Syria,” Leila says. “But I saw what was all around my children,” she says, looking at the picture. “This is why we left.”

* Name changed on request.



Fuir la Syrie : des parents réfugiés racontent leur histoire

Photo: Salem, un garçon réfugié de 11 ans, a fait ce dessin qui montre ce qui se passait en Syrie avant la fuite de sa famille vers le Liban. Laura Sheahen/Caritas

Par Laura Sheahen, chargée de communications de Caritas

« Nous passions d’une maison de notre quartier à une autre pour échapper aux bombardements », dit Ahmed, père de six enfants de la ville syrienne de Homs. Pendant que la guerre civile dans son pays faisait rage, il a vu des bâtiments bombardés et des gens blessés ou tués.

« À un moment, j’ai regardé mes enfants et je me suis dit : Rien ne compte à part eux. J’ai su alors que nous devions partir. »

S’ils n’avaient à s’inquiéter que d’eux-mêmes, des milliers de parents syriens auraient décidé de rester dans leur pays malgré les bombardements et les tireurs embusqués. « Si ce n’était de mes enfants, je n’aurais jamais quitté la Syrie. Je devrais être là-bas », reconnaît Ahmed. Au lieu de cela, il a emmené sa famille en Jordanie.

Ilham, une mère de six enfants qui souffre d’épilepsie, a reçu une balle d’un tireur embusqué dans la jambe. Mais pendant plusieurs mois, elle est quand même restée en Syrie. « Je ne voulais pas quitter mon pays », dit-elle. À la fin, cependant, elle a décidé de partir en Jordanie, elle ausi pour ses enfants : « J’avais peur que mes enfants soient tués. »

Les familles se cachaient partout où elles le pouvaient. « Il y avait des tirs toute la journée. Nos filles les entendaient sans cesse », dit Farida*, qui a fui vers Beyrouth avec son mari et ses deux petites filles. « Un matin vers 5 heures, c’était si terrible que je les ai portées, endormies, jusqu’à la salle de bains. C’était l’endroit le plus sûr. »

« Il était difficile même de quitter la maison pour acheter du pain, dit un autre homme appelé Ahmed. Après minuit, nous appelions le propriétaire de l’épicerie et nous lui demandions d’ouvrir son commerce. Nous allions acheter tout ce qu’il y avait, très rapidement, sans même regarder ce que nous achetions. »

Christina Pianca de Caritas Ambrosiana (Milan), est bénévole avec Caritas Jordanie. Elle parle d’une famille de réfugiés syriens qu’elle a rencontrée. « Nous avons vu un garçon de sept ou huit ans et on nous a dit qu’il était en train de jouer dans la rue avec d’autres enfants quand il a reçu une balle à la tête, dit-elle. Il peut parler, mais il a perdu une partie du fonctionnement de ses membres. Nous essayons de voir s’il peut être opéré. »

Pendant plus d’un an, une femme appelée Fairuz « ne laissait pas les enfants quitter la maison. J’avais peur qu’ils ne reviennent pas. » Les enfants passaient tout leur temps à la maison, jouaient mais s’ennuyaient de leurs camarades de classe et de leurs cours. Elle et sa famille ont réussi à s’enfuir; aujourd’hui, ils s’entassent à 18 dans un appartement à Mafraq, en Jordanie.

Quelques parents restent derrière mais ils envoient leurs enfants en lieu sûr. Fadi, 16 ans, a voyagé sans sa famille de la Syrie jusqu’à la ville jordanienne de Zarqa, où il vit maintenant avec sa sœur. « Notre mère priait sans cesse pour que nous trouvions un moyen de le faire sortir, précise sa sœur. Enfin, ses prières ont été exaucées. »

Le premier défi pour les parents syriens consiste à garder leurs enfants en vie. Le second, à les maintenir en bonne santé. Au Liban et en Jordanie, Caritas fournit de la nourriture, des soins médicaux et des articles de première nécessité comme des couvertures aux familles réfugiées syriennes. Comme beaucoup de maris sont absents ou morts, Caritas prête une attention particulière aux familles vulnérables dirigées par des femmes.

Dans un quartier miséreux de Beyrouth, Leila et ses quatre enfants s’entassent dans une pièce humide, une sorte de garage. Elle regarde le dessin que son fils de 11 ans, Salem, a fait de ce qu’il a vu avant qu’ils quittent leur ville : des soldats tirant sur des civils et des avions volant dans le ciel. « Nous avions une belle vie autrefois en Syrie, dit Leila. Mais je voyais ce qui se passait autour de mes enfants, dit-elle, regardant le dessin. C’est pourquoi nous sommes partis. »

*Ce nom a été changé à sa demande.

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