Réfugiés Maliens au Burkina : entre paix et incertitude

Matala Wallete with her red djellaba is well known in the camp.

Matala Wallete with her red djellaba is well known in the camp.

Par Roger Gomis, Responsable de la Communication pour Caritas Sénégal

Depuis février 2012, les touaregs franchissent par milliers la frontière entre le Mali et le Burkina pour s’installer dans des camps de fortune, comme celui de Mentao, au Nord de la capitale, Ouagadougou.

Matala Wallete vêtue de sa djellaba rouge est connue dans le camp. “Je suis la responsable élue des femmes et animatrice de Caritas Burkina pour la sensibilisation et la formation des projets sur l’énergie domestique.”

A l’instar des autres femmes, son entrée dans le territoire burkinabé est synonyme de paix: “Depuis que nous sommes arrivés à la frontière du Burkina, nous nous sentons en sécurité, jusqu’à présent tout se passe bien. Les autorités et la population locale nous ont accueillis à bras ouverts.”

Il en est de même pour Aicha, une jeune touareg de 20 ans encore émue par l’hospitalité reçue des autorités du Burkina.”A la frontière les policiers nous ont même souhaité la bienvenue,” dit-elle.

Ali Ag Alassane est un jeune homme de 19 ans, arrivé au camp de Mentao il y a un an, il se sent plus partagé.”Je suis venu à Mentao Nord avec toute ma famille pour retrouver la sécurité parce qu’on était très menacé à Sévaré. Mais maintenant la paix retrouvée, le problème, pour nous les jeunes, c’est que nous ne pouvons rien faire ici. Nous passons nos journées à boire du thé, à écouter la radio et à passer d’un arbre à un autre, à la recherche d’un peu d’ombre. “En plus, “dans ce camp, il n’y a pas de loisirs sauf quand les intervenants d’une ONG viennent avec des jeux de dame et de scrabble. Mais ils repartent avec, à la fin de leur intervention,” poursuit-il avec tristesse.

Mais bien plus grave que pour ce jeune homme est la question de son éducation. A Sévaré, il était en classe de terminale et envisageait une formation en génie civil. Aujourd’hui, il ne lui reste peu d’espoir pour poursuivre ses études.

“Je m’inquiète sérieusement pour mon avenir. Je devais passer mon bac il y a un an, mais voila ca fait un an que je suis ici. Tout semble perdu maintenant. Je ne vois pas comment les choses vont changer rapidement au Mali pour me permettre d’y retourner. Il n’y a pas de collège ou de lycée dans le camp. Pour poursuivre ma scolarité il faudrait aller à Ouagadougou, ce qui financièrement est impossible pour ma famille,” confie-t-il. “Nous n’avons même pas d’amies à cause de la barrière de la langue locale, le peulh,” ajoute-t-il d’un air abattu, avant de retourner rejoindre les autres jeunes touaregs sous un arbre.

Pour Matata Wallete, la paix et sécurité est une bonne chose mais n’apporte pas tout.  “Les femmes touaregs à Mentao sont désœuvrées, un de nos problème est que nous ne parvenons pas à trouver des activités génératrices de revenus, l’autre est celui d’assurer l’éducation de nos enfants car Il n’y a qu’une seule école élémentaire dans le camp ouverte par les organismes humanitaires.”

Mais ne vous trompez pas, dit Matata Wallete, nous apprécions toute l’aide que nous recevons et les projets en place en particulier celui des foyers améliorés. “C’est vraiment grâce à Caritas Burkina que nous avons découvert les foyers améliorés et nous les trouvons bénéfiques sur tous les plans: économie, hygiène et autres. Nous leur disons un grand merci pour cela et pour leur soutien et leur aide.”

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