Central African Republic on the brink

Credit: Fr Aurélio Gazzera/Caritas

Credit: Fr Aurélio Gazzera/Caritas

Fr Aurélio Gazzera is the local diocesan Caritas director in Bouar in Northern Central African Republic. Rebel Seleka forces seized power in CAR in March, plunging the country into anarchy. The United Nations said last week the country was on the brink of collapse and the crisis was threatening to spread beyond its borders. Caritas Internationalis has launched an international appeal for over €700,000 to support its work for peace and reconciliation, help people meet their immediate needs and re-establish their livelihoods as well as offer basic health services in nine dioceses.Fr Gazzera’s eye-witness accounts have spoken of villages being abandoned as people flee the violence.

By Fr Aurélio Gazzera

There are makeshift road blocks around Bohong, manned by Seleka fighters. The armed men charge you 1000 CAR francs to enter or leave the town if you’re on a bike, while its 200 CAR francs if you’re on foot. If you don’t have the money, then you’ll have to drink dirty water or roll around in the mud as punishment.

In the market, Seleka men carryout unannounced raids looking for people with prohibited alcohol, which is sold and drunk from small sachets. But they take everything from people’s pockets, phones, money and anything else.

Relations between the local population in Bohong and Seleka has never been good, since the rebel fighters arrived here 27 April 2013. And now it risks spiraling into violence.

Local young men called ‘Young Archers’ or ‘Anti-Zaraguina’ (zaraguina are criminal gangs) had helped eradicate criminality in the area. They have reacted to the actions of Seleka. But they’ve met continued opposition within the town’s ad hoc local government.

Then three weeks ago, the leader of the Young Archers was arrested without any reason, beaten and humiliated. The local youth wanted to retaliate, but dialogue prevailed.

Caritas are delivering aid items like soap, kitchen utensils, covers, tarpaulins, hygiene kits, mosquito nets in the area. It's been hampered after a military truck overturned, preventing passage across a bridge.

Caritas are delivering aid items like soap, kitchen utensils, covers, tarpaulins, hygiene kits, mosquito nets in the area. It’s been hampered after a military truck overturned, preventing passage across a bridge.

But the situation deteriorated further. On Friday 16 August, a youth who makes a living repairing bicycles and selling tobacco was arrested. He was being taken to the local Seleka base when a group of Young Archers appeared. They asked the local people to go into the bush while they settled their dispute “man to man” with Seleka. Four Seleka men were killed and many wounded. It marked the beginning of major hostilities.

In the evening, reinforcements arrived from Bocaranga Ngaoundaye and Paoua. Continuous gunfire was heard into the evening. People fled the town. It is difficult to get an accurate idea of the number of injuries and deaths on the side of Seleka and of the local people of Bohong.

The next day at around 10.00, a group of Seleka men went to the church refectory and broke down the door of the parish priest, Fr. Célestin Doyari Dongombe. They then continued to the convent, where they smashed the doors down.

On Sunday morning, the looting and shooting continued. At 11, the Vicar General of the diocese of Bouar, Fr Abbot Mireck Gucwa, sent a car to Bouar, with the driver and Sister Bliss of the Sisters of Charity, in order to rescue the priest and Sisters.

The mission arrived around 11:30. With the help of the ad hoc local authorities, they were able to take the Church staff out of the town to Bouar and saftey.

We learned the next day that on the evening of their departure, Seleka men returned to sack the rectory and the convent, they burned the huts and straw houses which are used for catechism and they plundered and desecrated the church sacristy. They took the car belonging to Father Michael.

This may only be the beginning of tit-for-tat violence.

Read the article in French

Les évènements de Bohong

Depuis qu’un contingent de la Séléka a fait son apparition à Bohong, le 27 avril 2013, la cohabitation avec la population locale n’a jamais été au beau fixe. Depuis ce jour jusqu’aujourd’hui, trois groupes différents se sont succédés. Mais tous affichent le même type de comportement. A l’entrée ainsi qu’à la sortie de Bohong, ils ont érigé deux barrières informelles pour les rackets des passants ou selon leur terme, pour les frais de formalités. Le montant à payer varie suivant le moyen de déplacement. A titre d’exemple, une moto paye 1000 frs à l’aller et 1000 frs au retour, tandis que le piéton verse 200 frs à chaque traversée de la barrière. Cependant, tout passant n’ayant pas d’argent se voit contraint de boire de l’eau sale ou de se vautrer dans la boue. Un autre forfait concerne la vente et la consommation d’alcool en sachet qui sont interdites. Pour cela, ils organisent des descentes inopinées dans le marché pour fouiller les gens et, à l’occasion, ils soutirent tout ce qu’ils trouvent dans la poche comme de l’argent, les téléphones mobiles et autres.

Depuis un certain temps, les jeunes archers qu’on appelle aussi «anti-zaraguina» parce qu’ils ont contribué à l’éradication de ce phénomène dans leur contrée, ont décidé de réagir. Mais certaines personnes influentes de Bohong, notamment le Président du Comité ad hoc de la Mairie, s’y sont opposées plusieurs fois. Il y a environ trois semaines, ils ont arrêté le chef des archers pour le tabasser et l’humilier sans aucun motif. A cette occasion, les jeunes du village en avaient marre et voulaient riposter. Mais une fois de plus, la voie du dialogue a primé. La goutte qui a fait déborder la vase est l’arrestation sans motif d’un jeune réparateur de bicyclette et d’un vendeur de tabac, le vendredi 16 août 2013 vers 09h. Ils sont sur le point de les traquer manu militari vers leur base, à savoir les locaux de la gendarmerie quand, un groupe des archers ont demandé à la population en patois d’aller se réfugier dans la brousse pour les laisser seuls régler le problème d’homme à homme.

Dans la journée de vendredi, ils ont tué quatre Séléka dont le chef qui est un colonel et en ont blessé un bon nombre, selon les versions d’un élément de la Séléka. Ce fait marque le début des grandes hostilités. Entre temps, la ville s’est rapidement vidée de sa population. Les Sœurs sont restées cachées dans leur couvent tandis que les Abbés ont trouvé refuge dans une ancienne bâtisse en ruine à côté du presbytère. Dans la soirée, sont arrivés des renforts en provenance de Bocaranga, Ngaoundaye et Paoua. Des tirs d’armes bien nourris ont commencé à se faire entendre, de manière presque ininterrompue.

Le lendemain vers 10h00, on voit un groupe de jeunes Séléka en tenue, accompagnés de quelques jeunes musulmans de Bohong, se diriger vers le presbytère où ils ont défoncé la porte du curé, l’Abbé Célestin Doyari Dongombe. Après s’être bien servi, ils ont poursuivi chez les Sœurs où ils ont fracassé toutes les portes pour se servir à volonté. Jusque-là, il est difficile d’avoir une idée exacte du nombre des blessés et des morts aussi bien du côté des Séléka que de celui de la population de Bohong.

Le matin du dimanche 18 août des tirs de sommation et les scènes de pillage de la localité se poursuivent. Vers 11h, le vicaire général du diocèse de Bouar, l’abbé Mireck Gucwa informe les Abbés au téléphone qu’une escorte vient de quitter Bouar, en compagnie du chauffeur de la mission et la Sœur Félicité des Sœurs de la Charité, afin d’aider les Abbé ainsi que les religieuses de la Charité à quitter la localité. La mission est arrivée vers 11h30. Avec le concours du Président ad hoc de la Marie et les éléments délégués pour la circonstance, ils sont parvenus à la Paroisse. A la hâte les Abbés et les Sœurs ont pu prendre le strict nécessaire et le convoi est reparti à destination de Bouar. On va apprendre le jour après, que le soir même du départ des Abbés et des Sœurs, les Séléka sont revenus mettre à sac le presbytère et le Couvent des Sœurs, ils ont brûlé la paillote et les maisons à paille où se font habituellement le catéchisme, ils ont profané l’église et pillé la sacristie, ils ont emmené le véhicule de marque Suzuki Jimny appartenant à l’Abbé Michel. Les représailles risquent de faire long feu.

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