Élection au Mali : ce qui va garantir l’avenir de ce pays

Liste des électeurs d’un bureau de vote, lors du premier tour de l’élection présidentielle dimanche 28 juillet. © Caritas Mali

Liste des électeurs d’un bureau de vote, lors du premier tour de l’élection présidentielle dimanche 28 juillet. © Caritas Mali

Par Sophie Lebrun

Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle au Mali qui a amené Ibrahim Boubacar Keïta à être élu, Théodore Togo, secrétaire général de la Caritas nationale, estime que cette étape marque l’engagement des Maliens pour la démocratie.

« Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une affluence restreinte par rapport au premier tour, le 28 juillet, mais sans fraude ni problème. » Observateur de la Caritas Mali, Serge Sangare a passé son dimanche 11 août dans un bureau de vote de Segou, située au centre du Mali, à 240 km de la capitale Bamako.

Ils supervisaient les six autres habitants de la ville formés par la Caritas Mali pour veiller au bon respect du processus démocratique pour le second tour de l’élection présidentielle. L’enjeu était de taille : cette élection, remportée par Ibrahim Boubacar Keïta selon une annonce de son opposant Soumaïla Cissé lundi 12 août dans la nuit, a permis de rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’État militaire du 22 mars dernier. Celui-ci avait précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et avait affaibli les structures étatiques.

Le fait que l’élection n’ait pas été entachée d’irrégularités marque un tournant démocratique. Avec son équipe d’observateurs, Serge Sangare a noté « moins d’erreurs techniques » qu’au premier tour. Ceux qui cherchaient leur bureau de vote il y a deux semaines ont trouvé plus facilement où aller pour exercer leur devoir de citoyen. Le secret du vote a été bien respecté, personne n’a été empêché d’accéder aux urnes : « La sécurité était assurée pour tous, minimisant les possibilités de fraudes. »

Vote libre

« Aux abords des bureaux de vote, les discussions étaient similaires : peu importe le candidat qu’ils soutenaient, les gens exprimaient tous une volonté de sortir de la crise politique », ajoute Serge Sangare.

Le Secrétaire général de Caritas Mali, Théodore Togo, arrive au même constat en se basant sur les rapports des 147 autres observateurs déployés par Caritas Mali en partenariat avec le Secours Catholique dans tout le pays : « Les Maliens ont voté librement. Ils avaient conscience que le pays vivait un moment fort, à prendre au sérieux pour construire le Mali de demain. Ils ont ainsi refusé la pression des talibans. »

L’association avait, depuis plusieurs semaines, essayé de sensibiliser à la mobilisation citoyenne : des banderoles et panneaux appelant à aller voter avaient été installés dans les grandes villes, arborant des slogans comme « Des élections libres, crédibles, transparentes », « Acceptez les résultats du vote de tous les Maliens » ou encore « Soyons des artisans de paix, avant, pendant et après les élections ».

Continuer à surveiller les gouvernants

« J’ai observé une marque forte de maturité politique autour de cette élection, confie Théodore Togo. Cela est de bon augure pour la suite : je pense que les Maliens ont pris conscience que l’élection n’est que le début. Je ressens déjà une attente pour suivre la gestion de celui qui sera élu. »

Pour lui, cet engagement révélé ces dernières semaines est « ce qui va garantir l’avenir de ce pays ». Et la Caritas Mali compte bien continuer son travail de veille des responsables politiques pour une bonne gouvernance du pays. « À court terme, nous aimerions à nouveau former et accompagner des observateurs locaux pour les élections législatives », explique Théodore Togo n’osant s’avancer faute de moyens disponibles pour l’instant.

« Notre participation a été très appréciée, autant par les autorités en charge de l’élection qui nous ont apprécié la vigilance des observateurs quant aux règles électorales dans leur bureau de vote, que par les observateurs internationaux comme l’Union européenne qui a cherché à collaborer avec nous, souligne-t-il. Des électeurs nous ont aussi remercié : en découvrant des observateurs locaux, certaines populations se sont senti rassurées et ont pu voter dans le calme. »

Mais le Secrétaire général de la Caritas Mali voudrait explorer aussi une autre piste : « Nous pourrions profiter de l’élan créé pour mettre en place une commission Justice et Paix dans notre pays. Elle pourrait, comme les autres commissions de ce type chez nos voisins, être un lieu d’engagement chrétien pour suivre et alerter sur l’évolution de la justice au-delà des élections. »

Pour revivre les deux tours de l’élection présidentielle au Mali, retrouvez témoignages, photos et articles sur la page Facebook spécialement créée pour l’occasion Caritas Mali 2013.

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