Caritas Niger intervient dans les zones les plus reculées du pays. Un de ses membres a participé au Sommet Humanitaire Mondial en appelant à renforcer le soutien aux organismes locaux d’aide humanitaire. Source: Sam Phelps/Caritas.
Le Sommet Humanitaire Mondial tenu à Istanbul les 23 et 24 mai a rassemblé 173 gouvernements, 350 représentants du secteur privé et plus de 2000 membres de la société civile. Alors que le monde doit faire face au niveau le plus élevé de détresse humanitaire jamais enregistré depuis la Deuxième Guerre Mondiale, les délégués se sont réunis pour débattre de la manière d’améliorer l’aide apportée à ceux qui sont dans le besoin.
La grande negociation
Le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souligné qu’un des facteurs clés de réussite du Sommet avait été la mise en place de la “Grande négociation”. Il s’agit d’un accord entre donneurs et organismes d’aide en vue d’améliorer l’efficacité et la transparence. Cet accord devrait aboutir à faire passer le taux de financement humanitaire alloué aux organisations locales de 0.3 % en 2015 à 25 % en 2020.
C’est une bonne nouvelle. Les organisations confessionnnelles, y compris Caritas, étaient venues au Sommet avec un message clair, demandant des ressources accrues en faveur du personnel humanitaire qui travaille en première ligne au niveau local.
Sabine Attama, de Caritas Niger (Cadev), était présente à Istanbul. Elle a affirmé: “Nous devons nous engager à renforcer le leadership au niveau national et local, ainsi que notre capacité d’engagement pour un investissement accru en faveur des communautés, en vue de renforcer leur résilience”.
Anne Street, directrice de Politique humanitaire à CAFOD, membre Caritas pour l’Angleterre et le Pays de Galles, a dit: “Un des résultats vraiment positifs du Sommet Humanitaire Mondial a été d’avoir réussi à mettre en place un programme de renforcement de l’aide au niveau local….les acteurs locaux – qui sont les premiers sur le terrain en cas de catastrophe naturelle ou d’urgence – recevront une part bien plus importante du montant total des dépenses humanitaires allouées à l’échelle mondiale.”
Charte pour le changement
CAFOD a été un des principaux supporters de l’initiative “Une Charte pour le changement”. Celle-ci vise à encourager les ONG “à apporter un soutien accru aux organisations nationales des pays du Sud afin qu’elles puissent jouer un rôle plus important en matière de déploiement de l’aide humanitaire, et à devenir plus solides grâce à des financements directs et prévisibles”, selon Chris Bain, directeur de Cafod.
Caritas avait également mis l’accent sur la nécessité d’un plus grand respect des principes humanitaires, un point à l’égard duquel le Sommet Humanitaire Mondial n’a pas réussi à proposer un changement.
“Mais la principale question à l’ordre du jour – à savoir, comment mettre fin aux conflits et les prévenir – ne faisait tout simplement pas partie de l’ordre du jour. Une question trop sensible pour les leaders politiques. Pratiquement personne n’a osé “faire référence à la guerre”. Ce qui est dommage, car les guerres et les conflits sont la principale raison qui justifie en premier lieu la nécessité de tenir un sommet de cette nature”, a déclaré Paul van den Berg, conseiller politique de CORDAID ( Caritas Pays-Bas).
Aller de l’avant
L’action qui suivra ces paroles jouera désormais pour beaucoup.”On n’aime pas un concept, on n’aime pas une idée”, a dit le Pape François dans un message adressé au Sommet Humanitaire Mondial. “Nous aimons des personnes. Le sacrifice de soi, le véritable don de soi, découle de l’amour à l’égard d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, de peuples et de communautés…des visages, ces visages et ces noms qui comblent nos coeurs.”