Dix questions clés sur la migration

En 2015, soixante millions de personnes sont devenues soit des réfugiés, soit des déplacés internes. Martina Liebsch, directrice du département politique et plaidoyer de Caritas Internationalis, analyse comment des grands mouvements de personnes mettent à l’épreuve les nations et les individus.

Pourquoi sommes-nous mis à l’épreuve par l’arrivée de migrants dans notre pays ?

Les migrants peuvent avoir l’air différents de nous et porter avec eux une autre façon de concevoir le monde. Il se peut que nous les percevions uniquement comme souffrants ou ayant besoin d’aide, et cela peut nous faire sentir impuissants ou même faire que nous n’ayons pas envie de les aider. Les migrants en appellent à notre pitié et représentent une occasion de partage.

Caritas Ventimiglia-San Remo a fourni aux migrants un espace temporaire où loger, dans l’église de Sant’Antonio, et veille à ce qu’ils reçoivent de la nourriture, des habits et les soins médicaux nécessaires.

Caritas Ventimiglia-San Remo a fourni aux migrants un espace temporaire où loger, dans l’église de Sant’Antonio, et veille à ce qu’ils reçoivent de la nourriture, des habits et les soins médicaux nécessaires. Photo par Stefano Schirato / Caritas Ambrosiana

N’y a-t-il pas des terroristes parmi les migrants qui arrivent ?

Nous ne pouvons pas condamner des millions de personnes à cause d’un faible nombre de terroristes qui auraient utilisés les mêmes voies. Les assaillants dans bon nombre d’attaques terroristes sont déjà  résidants du pays qu’ils attaquent. L’accès à internet fait que le terrorisme est devenu un phénomène transnational, qui permet aux groupes organisés d’atteindre des individus marginalisés, de les recruter et de les former à leur domicile. Pour les états, leurs stratégies anti-terroristes devraient commencer par la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté.

Comment pouvons-nous combattre le passage et le traite d’êtres humains ?

Un des éléments clés de la politique de plaidoyer de Caritas sur la migration est la création de filières  de migration sûres, car leur absence provoque le passage et la traite des personnes. Beaucoup de migrants en quête de sécurité ou d’un travail – souvent pour pouvoir aider leur famille restée au pays – découvrent qu’ils n’ont pas de moyens légaux pour émigrer. Ils se retrouvent souvent à payer d’énormes sommes d’argent en vendant tous leurs biens afin de s’offrir les services de passeurs. L’ouverture de couloirs humanitaires ou l’installation de personnes dans un nouveau pays sont deux voies sûres pour les personnes contraintes à se déplacer. La  migration légale des travailleurs, basée sur les besoins, est un canal pour les travailleurs migrants.

Les migrants ne devraient-ils pas rester dans leur propre pays ?

Beaucoup de personnes préfèreraient rester dans leur propre pays mais la violence, l’oppression et la pauvreté ne leur laisse pas le choix. Tant que la vie, la santé et la stabilité des personnes est en péril, ils ont le droit de migrer. La migration est une stratégie de migration, mais presque tous les migrants paient un très haut tribut émotionnel, économique et physique pour avoir choisi cette option.

C’est notre engagement et notre devoir en tant que chrétiens d’accueillir les étrangers. Le pape François a réitéré ce devoir lorsqu’il a appelé toutes les paroisses d’Europe à accueillir une famille de réfugiés – chose qu’il a lui-même faite au Vatican.

Comment peut-on intégrer les migrants ?

Beaucoup de migrants chercheront à leur arrivée dans un pays le soutien de leur communauté nationale, mais il est important d’encourager la rencontre entre migrants et communautés d’accueil. Les organisations Caritas promeuvent cela en offrant aux nouveaux migrants des cours de langue et de culture, ainsi que des formations à de nouvelles professions qui permettent aux migrants d’entrer dans le marché du travail local, en créant des projets conjoints et en organisant des événements interculturels.

Caritas Ventimiglia-San Remo a fourni aux migrants un espace temporaire où loger, dans l’église de Sant’Antonio, et veille à ce qu’ils reçoivent de la nourriture, des habits et les soins médicaux nécessaires.

Caritas Ventimiglia-San Remo a fourni aux migrants un espace temporaire où loger, dans l’église de Sant’Antonio, et veille à ce qu’ils reçoivent de la nourriture, des habits et les soins médicaux nécessaires. Photo par Stefano Schirato / Caritas Ambrosiana

Les migrants vont-ils voler notre travail ?

Les requérants d’asile n’ont souvent pas le droit de travailler tant que leur demande d’asile est en traitement, ou alors ils n’auront le droit de travailler qu’après un certain laps temps.

Les travailleurs migrants travaillent généralement dans des secteurs que l’on appelle « dangereux, sales et éreintants ». Souvent ce sont des travaux que les nationaux ne veulent pas faire eux-mêmes, comme la récolte de fruits, très mal payée, ou le nettoyage.

Certains académiciens prétendent que les travailleurs migrants sont une force complémentaire à la force de travail existante, plutôt qu’une compétition pour cette dernière, et que l’économie est plus saine là où l’immigration est plus élevée.

Les migrants et les réfugiés nous ôteront-ils notre retraite ?

Avec le déclin démographique dans beaucoup de pays, toujours moins de gens vont contribuer aux fonds de retraite. Les migrants et les réfugiés, s’ils ont le droit de travailler, contribueront aux systèmes de retraite, car ils sont souvent jeunes. Certaines études démontrent que les contributions des migrants dépassent largement ce qu’ils pourraient couter.

Est-ce que le dialogue interreligieux est nécessaire quand les migrants ont une religion différente de celle du pays d’accueil ?

Caritas est une organisation catholique, mais nous servons des personnes indépendamment de leur foi. Nous croyons que le dialogue interreligieux est essentiel pour contribuer à une société pacifique. Cela fonctionne là où il y a clairement la volonté parmi les membres des communautés religieuses de chercher des valeurs communes et quand les leaders religieux se serrent la main pour servir de modèle aux autres.

Comment pouvons-nous éviter que l’aide au développement soit mal utilisé par des gouvernements corrompus ?

Caritas dénonce la corruption et travaille à une gouvernance qui vienne en appui aux personnes. Caritas plaide pour un environnement qui donne des moyens aux organisations de la société civile, qui peut ainsi demander des comptes aux gouvernements. Les Objectifs du développement durable, universels par nature, sont une occasion de travailler pour « ne laisser personne à la traine » et Caritas travaille pour garantir que cela se produira.

Comment est-ce que Caritas aide les migrants et les réfugiés ?

Beaucoup des 165 membres dans le monde entier fournissent aux migrants et aux réfugiés des services tels que les centres d’accueil, le conseil psychologique et juridique, les cours de langue et les conseils de préparation au départ. Caritas travaille aussi contre la traite et pour les droits des travailleurs migrants au niveau national et international.

 

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