Comment va votre faim?” de mauvaies récoltes au Zimbabwe

“Comment va votre faim?” demande Marita en guise d’accueil. Pour les Zimbabwéens, frappés par la sécheresse, de mauvaies récoltes et le manque d’aliments, la réponse est le plus souvent “mal”.

Marita, 28 ans, habite une zone rurale de la région de Hwange, dans la partie est du Zimbabwe, non loin de la splendide richese animalière du Parc national de Hwange et des Chutes du Victoria, une des sept merveilles naturelles du monde.

Toutefois son village est à des années lumière d’une telle beauté naturelle. Le paysage montre des champs jaunis et arides, des berges de rivière désséchées et des fermes délabrées et poussiéreuses. La seule question que l’on peut se poser est de savoir comment Marita et les siens parviennent à survivre dans un tel contexte.

“Si vous ne croyez pas aux miracles, venez donc au Zimbabwe. Il est difficile autrement d’imaginer comment les gens arrivent à s’en sortir”, dit l’évêque José Alberto Serrano, de Hwange, à la tête de l’Eglise catholique locale.

“La faim est endémique. Il existe quelques rares endroits isolés qui disposent d’aliments, mais partout ailleurs il n’y a rien. Et cela est en train d’empirer”, dit-il.

Le Zimbabwe a été une des nombreux pays sud-africains affectés par le phénomème météorologique d’El Niño, qui a bouleversé les conditions climatiques , et 21 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire.

La crise alimentaire a commencé au Zimbabwe en début d’année, après l’échec de deux récoltes successives suite aux pluies rares ou insuffisantes. Depuis, la situtation s’est dégradée encore plus. Le nombre de familles rurales privées d’aliments dans les zones les plus durement touchées parla sécheresse est passé de 30% au mois de juin à 79% en août.

Plus de 4,5 millions de personnes auront besoin d’aide alimentaire au moment de la saison sèche, dite “basse saison”. “ Sans aide internationale, la situation risque de devenir très grave”, dit l’évêque. La crise économique a fait que les fonctionnaires, les mineurs et d’autres groupes de personnes ne sont plus payés.

Marita est en ce moment la seule adulte en charge du foyer. Ellle s’occupe de Thoselihle, 6 ans, d’Anessu, 8 ans, et de Methiseli, 17 ans, outre ses deux propres enfants, Brilliant, 7 ans, et Cute, 6 ans. “ Mes filles s’apellent Brilliant (Brillante) et Cute (Mignonne). En leur donnant ces noms, j’espère qu’un jour elles deviendront comme ça”, dit-elle.

La famille a été décimée par le VIH. Les mères des autres enfants sont mortes. Les enfants n’ont jamais connu leurs pères. Methiseli a 17 ans, mais il a un tel retard de croissance qu’il semble en avoir 10. La grand-mère habite normalement avec eux mais se trouve actuellement à l’hôpital, atteinte d’une grave maladie non liée au VIH.

Brilliant (7y)left, Cute (6y) middle, Thoselihle (6y) are eating their portion of porridge. Brilliant (7y)left, Cute (6y) middle, Thoselihle (6y) are eating their portion of porridge.

Cute (6y) in her class. Photo by Isabel Corthier Cute (6y) in her class. 

Brilliant (7y) is cleaning the classroom floor. Photo by Isabel Corthier Brilliant (7y) is cleaning the classroom floor.

“Nous n’avons rien à manger, Nous dépendons du gouvernement et des bonnes volontés”, dit Marita.

La sécheresse et la faim ont affecté la plupart des familles rurales au Zimbabwe, si bien qu’il y a encore moins à partager avec ceux qui sont au bord de la famine. Le gouvernement alloue chaque mois 50 kg aux personnes âgées, ainsi Marita et les enfants bénéficient de la ration de la grand-mère.

“Afin que ça dure plus longtemps nous faisons une bouillie légère et nous sautons des repas” dit Marita. “Je fais de petits boulots, par exemple des ménages. Je gagne $10 par mois. Ce n’est pas assez pour faire vivre ma famille.”

Methiseli ne va pas à l’école, en revanche il aide sa famille en attrapant des souris. Il arrive à en attraper jusqu’à huit par jour. Les souris sont ensuite désséchées, ce qui les rend moins saumâtres à manger. Les enfants ramassent également des fruits dans les buissons, sur le chemin de l’école, afin d’avoir un supplément alimentaire.

Marita ne s’attarde pas trop sur l’avenir de la famille: “ Je suis optimiste. Il faut que nous enlevions cette chape de pauvreté de notre vie. Lorsque vous parlerez de moi, ne dites pas que je suis pauvre, dites que d’une façon ou d’une autre je suis riche. J’espère que ça ira mieux pour mes enfants. S’ils arrivent à avoir une éducation, ils auront un avenir.”

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