Quand la brousse ougandaise devient le second plus grand camp de réfugiés au monde

Situé au Nord de l’Ouganda, Bidi Bidi se résumait à un pâturage peu habité en juillet. Quelques fermes familiales y étaient clairsemées ça et là. Mais en peu de temps, c’est devenu le second plus grand camp de réfugiés au monde, avec plus de 220 000 résidents.

Bidi Bidi accueille les personnes ayant fui les dernières flambées de violence au Soudan du Sud. Des confrontations à Juba le 8 juillet ont provoqué l’effondrement d’une paix déjà fragile dans ce pays en voie aux troubles. Les forces gouvernementales ont poursuivi les combattants de l’opposition dans tout le pays,  répandant la guerre partout où elles sont allées. Beaucoup de personnes n’ont eu d’autre choix que de fuir, face à ce chaos.

Bidi Bidi est devenu le foyer de 220 000 personnes ayant fui les dernières flambées de violence au Soudan du Sud.

Bidi Bidi est devenu le foyer de 220 000 personnes ayant fui les dernières flambées de violence au Soudan du Sud.

« Au Soudan du Sud, c’est la confusion politique », dit Mgr Francis Ndamira, directeur national de Caritas Ouganda. « Il y a beaucoup de milices. Les gens ne se sentent pas en sécurité. Le système alimentaire s’est écroulé, par endroits. »

Plus de 44 000 réfugiés du Soudan du Sud sont arrivés en Ouganda durant la première moitié du mois de novembre. Leur total depuis juillet s’élève à 340 000. Bidi Bidi a ainsi reçu plus de réfugiés en 3 mois que la Grèce durant les 10 premiers mois de 2016.

« La malnutrition chez les réfugiés reste élevée, en particulier  la malnutrition sévère aigüe, visible essentiellement chez les enfants de moins de cinq ans », dit Godfrey Onentho, coordonnateur du projet de Caritas Ouganda pour les réfugiés de Bidi Bidi.

Aperçu du camp de réfugiés de Mugunga 3 à Goma, Nord Kivu, au Congo

Aperçu du camp de réfugiés de Mugunga 3 à Goma, Nord Kivu, au Congo

Appel de Caritas

Caritas Ouganda a lancé un appel à l’aide. Avec le gouvernement suisse, ils ont récolté assez de fons pour venir en aide à 20 000 réfugiés ces prochaines semaines. Entre temps, le gouvernement ougandais a demandé à Caritas de s’occuper de 42 000 réfugiés dans la « Zone 2 » de Bidi Bidi.

« C’est notre réponse la plus efficace, depuis 22 ans que je suis à Caritas », dit Mgr Francis Ndamira. « Les choses ne sont jamais allées aussi vite. Cette fois, c’est l’efficacité-même. » D’après lui, ce sont les procédures de Caritas Internationalis pour la diffusion de la réponse rapide qui ont fait toute la différence.

« Les documents modèles étaient simples à remplir pour notre personnel, et nous avons tout de suite reçu réponse de nos partenaires », dit-il.

Dignité et solidarité

La réponse de Caritas aux réfugiés a commencé en octobre par une grande distribution de semences et d’outils. En quelques jours, des volontaires ont aidé à distribuer 10 000 outils manuels et 10 tonnes de semences de légumes. Cela va permettre aux réfugiés de faire pousser des légumineuses et des légumes, de sorte qu’ils pourront avoir un régime alimentaire assez équilibré.

« La zone est fertile, mais les réfugiés n’ont pas de machines ni d’intrants agricoles pour la plantation. Caritas prévoit comme réponse intermédiaire de transmettre à des foyers clés des connaissances, des compétences et des machines agricoles pour qu’ils puissent produire leur nourriture eux-mêmes », dit Godfrey Onentho.

Le terrain sélectionné par le gouvernement ougandais pour accueillir les nouveaux réfugiés s’est vite retrouvé rempli. D’autres terres sont en train d’être mises à disposition. Cependant, ceux qui gèrent les services aux réfugiés sont dépassés. Certains réfugiés vivent sans abri, ou entassés dans de petits abris avec d’autres familles. L’accès à la nourriture et à l’eau est une lutte au jour le jour.

La réponse de Caritas aux réfugiés a commencé en octobre par une grande distribution de semences et d’outils. En quelques jours, des volontaires ont aidé à distribuer 10 000 outils manuels et 10 tonnes de semences de légumes. Cela va permettre aux réfugiés de faire pousser des légumineuses et des légumes, de sorte qu’ils pourront avoir un régime alimentaire assez équilibré.

La réponse de Caritas aux réfugiés a commencé en octobre par une grande distribution de semences et d’outils. En quelques jours, des volontaires ont aidé à distribuer 10 000 outils manuels et 10 tonnes de semences de légumes. Cela va permettre aux réfugiés de faire pousser des légumineuses et des légumes, de sorte qu’ils pourront avoir un régime alimentaire assez équilibré.

« Ce que Caritas a fourni, nous en verrons le résultat au temps des récoltes, avec la nourriture qui sortira de ces jardins cultivés par les réfugiés », dit Mgr Ndamira. « Cette distribution est la première activité d’un programme de 12 mois qui devrait permettre aux réfugiés de retrouver leur dignité et leur autonomie. »

Caritas va aussi leur distribuer des serviettes hygiéniques et des moustiquaires. Pour permettre aux réfugiés d’utiliser au mieux leur temps, le programme portera 420 jeunes réfugiés à des formations professionnelles et d’agronomie dans des instituts techniques régionaux.

Futurs besoins

Caritas ne se limite pas à la situation actuelle en Ouganda : nous voulons être sûrs que les réfugiés seront prêts à se réimplanter une fois que la situation dans leur pays d’origine se sera rétablie.

Les terres sur lesquelles les réfugiés sont installés appartiennent aux communautés ougandaises locales. Caritas Ouganda aidera donc aussi 4000 Ougandais vulnérables vivant aux alentours des camps. Ils recevront une aide similaire à celle donnée aux réfugiés. Caritas va aussi se lancer dans une campagne massive de plantation d’arbres, pour compenser l’importante déforestation provoquée par l’implantation du camp.

Beaucoup reste cependant à faire. Rien ne laisse penser que l’afflux de réfugiés en Ouganda va ralentir dans un avenir proche.

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