Les réfugiés burundais ont encore besoin d’assistance

Madeleine Rwasa a plus de 70 ans. Elle a fui le Burundi suite aux désordres provoqués en 2015 par la décision du Président Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Comme quelque 50 000 autres burundais, elle vit dans le camp de réfugiés de Mahama, à l’est du Rwanda, près de la frontière tanzanienne. Madeleine Rwasa est seule. Ses trois petits enfants l’ont abandonnée. La faim lui donne parfois des vertiges. Elle a perdu toutes ses dents et ne survit, comme tant d’autres, que grâce à l’assistance fournie par Caritas Rwanda.

Mahama en 2016 et le camp d'aujourd'hui.

Mahama en 2016 et le camp d’aujourd’hui.

Depuis mai 2015, à l’intérieur de ce camp qui s’étend à perte de vue, Caritas Rwanda, appuyée par Caritas internationalis, vient en aide aux plus vulnérables, délaissés par les programmes humanitaires, soit plus de 7000 personnes : malades, handicapés physiques ou mentaux, filles-mères, femmes seules ou allaitantes, enfants, personnes âgées, ou encore réfugiés ayant subi des traumatismes… et elle entend bien poursuivre sa mission au-delà de l’échéance prévue fin avril 2017.

Pas question de les abandonner !

Car la situation intérieure au Burundi n’est pas rassurante et le retour des réfugiés n’est guère envisageable dans un avenir proche. La torture, les enlèvements et les disparitions forcées ponctuent le quotidien des Burundais. Comme le souligne Rachel Felgines, chargée de projet d’urgence, « l’insécurité alimentaire sévère, qui s’est ajoutée à la crise politico-socio-économique que connait le pays, pousse au contraire de plus en plus de Burundais vers les pays limitrophes ». Caritas Rwanda lance donc un appel d’urgence ; le coût d’une prolongation de ses activités pour une année supplémentaire est estimé à un peu plus de 600 000 euros.

Beaucoup a été fait en deux ans dans le camp de Mahama. Des logements semi-permanents ont remplacé les milliers de tentes mises en place par l’ONU. Des petits potagers ont surgi ici et là entre les maisons en terre et briques. Mais Caritas Rwanda s’efforce également de répondre à des besoins qui ne sont pas pris en compte par les autres ONG. Elle a ainsi distribué des sous-vêtements aux femmes et aux jeunes filles, une manière aussi de les aider à retrouver leur dignité, d’autant que dans cet environnement les femmes seules sont exposées au harcèlement et à l’exploitation sexuelle.

Caritas Rwanda supports 7000 people in the camp.

Caritas Rwanda supports 7000 people in the camp.

Par ailleurs, l’assistance alimentaire, distribuée par les organismes onusiens, est composée essentiellement de grains de maïs et de haricots secs. Ce qui ne convient pas aux nombreux réfugiés vulnérables qui, comme Madeleine Rwasa, ont des besoins spécifiques. Sans l’intervention de Caritas, qui leur distribue de la farine enrichie Sosoma, ainsi que des aliments frais et des rations cuites, ces catégories seraient condamnées à mourir de faim.

Autre champ d’action : l’appui psychosocial dont bénéficient quelque 500 personnes victimes de violences et traumatismes en tous genres. Le personnel de Caritas Rwanda participe aussi aux activités de reboisement initiées par une ONG. En effet, l’établissement du camp de Mahama a entrainé une importante déforestation, ce qui augmente les risques d’érosion.

Caritas Rwanda veut aller plus loin que l’aide d’urgence

Mais puisque la crise se prolonge au Burundi et que l’exil des Burundais risque de perdurer, Caritas Rwanda entend dorénavant miser encore davantage sur des activités pouvant amener les réfugiés à se prendre en charge, et à devenir autonomes. L’idée est de les accompagner encore plus dans l’élaboration et la gestion des activités génératrices de revenus, la création d’associations de femmes en groupes de crédit et d’épargne communautaire, l’aménagement de jardins potagers pour la production de légumes qui améliorent le quotidien nutritionnel des familles.

Rachel Felgines, qui s’est rendue sur place en janvier 2017, précise « qu’un agronome sera impliqué sur toute la durée de cette activité ». Grâce à la mise en commun de leurs cotisations, des femmes ont déjà réussi à ouvrir une boutique qui vend des haricots, du riz, du charbon de bois, du maïs et de l’huile.

Caritas Rwanda s’appuie sur une trentaine de volontaires choisis parmi les réfugiés qu’il a fallu former, notamment à l’écoute active. Parmi eux un médecin, un coiffeur, des enseignants, des agriculteurs, des informaticiens….. On leur a appris à maitriser leur colère, à se montrer tolérants. Certains bénéficiaires n’hésitent pas à dire qu’ils risquent de mourir si Caritas Rwanda arrête son assistance. La qualité de l’accueil, l’attitude charitable, les efforts pour résoudre les conflits et redonner la joie et l’espoir sont également très appréciés.

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