Cash for work: enjeu crucial de la reconstruction

Caritas cash for work beneficiaries offloading a food truck at a distribution in Pétionville Club, Port-au-Prince. Credits: CARITAS/Mathilde Magnier

Caritas cash for work beneficiaries offloading a food truck at a distribution in Pétionville Club, Port-au-Prince.
Credits: CARITAS/Mathilde Magnier

Avec bon nombre des bureaux, usines ou bâtiments officiels de Port-au-Prince détruits par le séisme, l’économie haïtienne est en ruines et des centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui sans emploi. Qu’ils soient professeurs, avocats ou simples commerçants A l’heure actuelle, les programmes de Cash for Work sont devenus essentiels à la survie de la population.

« J’ai besoin d’argent ! Mais famille a besoin d’argent ! Je suis infirmière et aussi paradoxal que cela puisse paraître dans un pays où tant de gens ont besoin d’être soignés, je n’arrive pas à trouver de travail ! », lance Belonise Edouard, 37 ans. « J’ai envoyé des dizaines de CV mais jusqu’à présent, aucune réponse ! Le Cash for Work, c’est la seule option qu’il me reste pour nourrir mes trois enfants», ajoute la jeune femme qui a rejoint les équipes de Cash for Work de Caritas le 31 janvier dernier. Affectée au camp de Pétionville Club, elle travaille sur les distributions de nourriture et s’assure que les coupons des milliers de gens qui font la queue pour recevoir leur ration sont en règle.

Jean Pierre Bouves est dans une situation similaire. « Je suis un avocat expérimenté, j’ai des années d’exercice derrière moi mais impossible de travailler ! Le séisme a détruit ma maison et tout ce que je possédais », explique l’homme de loi. Depuis quelques semaines, il est responsable de l’équipe sécurité de travailleurs Cash for Work Caritas, qui est en charge de l’encadrement des distributions à Pétionville Club. Heureux d’avoir été sélectionné pour ce travail, il prend sa tâche très au sérieux « Le Cash for Work, c’est ma seule alternative ici. Le travail n’est pas régulier, je gagne peu d’argent, moins de 200 Gourdes par jour (moins de 4 euros) mais c’est mieux que rien. Et puis surtout, cela me tient occupé …» ajoute encore l’ancien avocat, le regard tourné vers les corps assoupis de ses voisins de tente, qui tuent le temps en dormant. « En plus de nos salaires, on nous distribue également un peu de nourriture à la fin de la journée », se réjouit Marlon Sériphia.

La création d’emplois est cruciale dans un pays dont le tissu économique est devenu quasiment inexistant et où près de 70% de la population était déjà au chômage avant le séisme. Depuis le mois de janvier, Caritas met en place des programmes de Cash for Work couvrant des activités telles que la reconstruction d’infrastructures temporaires, l’accompagnement des distributions ou le chargement et déchargement des marchandises dans les différents dépôts de la ville. Les Haïtiens recrutés participent également au dégagement des débris, creusent des latrines ou préparent les sites dans lesquels les déplacés seront relocalisés dans les semaines à venir. Chaque employé reçoit 180 Gourdes par jours environ (moins de 4 euros). Pour qu’un maximum de personnes puisse bénéficier du programme, la durée de travail ne peut excéder 15 jours.

Mais pour Duncan, les programmes de Cash for Work représentent « plus que de l’argent ». « Je suis content d’avoir rejoint le projet et d’avoir participé à la construction des latrines de notre campement ! Je suis fier d’avoir contribué à l’amélioration des conditions de vie ici ! », lance cet étudiant de 19 ans, arrivé dans le camp d’Acra deux semaines après le tremblement de terre. Avec son ami David, il a passé 10 jours à accompagner les équipes eau et assainissement de Caritas et est heureux que « les habitants puissent disposer de ces services ».

A l’heure actuelle, 70,000 personnes ont déjà été recrutées par le biais des programmes de Cash for Work et l’UNDP espère pouvoir atteindre le chiffre de 400 000 avant le mois de décembre. Un effort auquel Caritas va continuer de contribuer activement.

« Le Cash for Work, c’est bien mais ça n’est pas une solution de long terme. Nous devons pouvoir retrouver des emplois permanents », conclut Kellita.

 

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