Deux mois après le séisme, l’hébergement des sinistrés reste difficile en Haïti

A man setting up a tarp after a shelter kit distribution at Pétionville Club. Credits: Mathilde Magnier/Caritas

A man setting up a tarp after a shelter kit distribution at Pétionville Club.
Credits: Mathilde Magnier/Caritas

Deux mois après le tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince, faisant près de 230 000 morts, la question de l’hébergement des sinistrés se fait de plus en plus pressante en Haïti. Caritas met l’accent sur la distribution de kits d’abris d’urgence et travaille à la relocalisation des camps de déplacés de la capitale.

« Enfin une bâche pour recouvrir la maison! Ce soir, la famille va pouvoir dormir plus tranquillement », s’exclame Mimose Petit. Agrippée au plastique orange et argenté qu’elle vient de recevoir après une distribution Caritas, la jeune femme tente de fixer la toile à la structure de bouts de bois qui lui sert d’abri, sa « maison » comme elle l’appelle. « Par contre, nous n’avons rien pour recouvrir le sol, alors dès il se met à pleuvoir, comme la nuit dernière, l’eau s’infiltre et tout est inondé », soupire-t-elle en pointant du doigt l’amas de vêtements qui sèche péniblement sur une tente voisine. Installée depuis près de deux mois avec son mari et ses trois enfants dans un recoin poussiéreux et surpeuplé de Pétionville Club, Mimose trouve les conditions de vie difficiles dans le camp. Manque d’espace, de nourriture et d’eau … la famille souffre de la précarité de la situation et vit à même le sol, leurs maigres biens étalés dans la poussière et depuis peu, la boue.

« Le temps change, les conditions climatiques rendent la vie de plus en plus complexe ici. Déjà, les habitations se font inonder et la saison des pluies n’a pas encore débuté ! Nous devons absolument aller de l’avant avec les distributions de kits d’abris d’urgence », explique Niek De Goeij, en charge du camp de Pétionville Club pour Caritas. A l’heure actuelle, Caritas a fourni des kits contenant bâches, cordes et clous à plus de 12 000 familles, dont près de 5000 à Pétionville. « Il faut aller vite car dès que les grandes pluies vont arriver, le terrain deviendra totalement impraticable et les distributions seront impossibles », souligne encore Niek De Goeij, les yeux tournés vers son véhicule, embourbé depuis le matin dans le terre-plein qui surplombe l’ancien club de golf.

Jugé potentiellement dangereux et insalubre, Pétionville, camp établi à la hâte au lendemain du tremblement de terre, n’a pas vocation à rester. A l’exemple des autres campements provisoires dans lesquels plus d’1,3 millions de sinistrés sont venus trouver refuge depuis le 12 janvier, ses habitants doivent être relocalisés au plus vite dans des lieux viables et adaptés. Pour l’heure le gouvernement haïtien a déjà identifié 5 sites transitoires dans lesquels 100 000 sinistrés devraient être déplacés dans les semaines à venir.

La tâche reste complexe et les défis, permanents. En dépit des efforts entrepris pour désengorger Port-au-Prince et subvenir aux besoins les plus pressés, les différentes installations provisoires de la capitale ont vu leur population augmenter de 10% au cours du dernier mois. Ce qui n’est pas sans poser problème. « Nous sommes arrivés il y a une semaine et nous n’avons toujours pas reçu de bâches ! Je ne sais pas où mes enfants vont passer la nuit ! Avec le vent et la pluie, tout s’envole et se trempe ! », s’énerve Marie Ange Massillon, 46 ans, venue à Pétionville car elle pensait y trouver plus d’aide qu’en restant chez elle. Assise sur un tas de terre devant son abri de branchages, elle regarde d’un œil consterné les cartons détrempés et les draps crasseux qui lui tiennent lieu de toit. Dans les campements de Port-au-Prince, ils sont des milliers à être dans une situation similaire.

Se pose alors une question fondamentale : comment continuer à gérer l’afflux de réfugiés dans les camps alors même que ceux-ci doivent être déplacés au plus vite? De même, comment faire entendre à toute une population traumatisée qu’il serait bénéfique que ceux dont les logements sont viables retournent chez eux ? D’autant que sur les 2500 bâtiments évalués jusqu’à présent par les autorités, 41% sont estimés sains, et donc habitables.

Avec un rôle déterminant à Pétionville et au Champs de Mars, deux des campements les plus importants de Port-au-Prince, Caritas est au cœur de la problématique et s’emploie à trouver une solution. Plus que jamais, la confédération travaille pour apporter une réponse structurée, qui permette de préserver les conditions de vie mais aussi la dignité des sinistrés du séisme.

 

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