C’est difficile de parler du VIH/virus du SIDA au Darfour

The SCC-HIV team in front of their office Credits: Caritas

The SCC-HIV team in front of their office
Credits: Caritas

Auteur : Edwyn Shiell, Act for Peace – Coordinateur Campagnes & Communication (Australie)

“C’est difficile de parler du VIH/SIDA au Darfour…On ne peut pas vraiment parler de cela ouvertement dans les camps”, déclare Gloria Gwoka Nakoboji, la responsable du projet VIH/virus du SIDA pour le Conseil des Eglises du Soudan (SCC) à Nyala, au Darfour.

On estime que le nombre de personnes contaminées par le VIH/virus du SIDA varie considérablement au Soudan, et au Darfour, de nombreuses personnes vont jusqu’à remettre en question l’existence de maladies en général, sans parler du VIH/virus du SIDA. Il existe des perceptions culturelles profondément ancrées du VIH/virus du SIDA au sein des camps de déplacés internes et le SCC continue son travail innovant par le biais de réseaux communautaires, de campagnes et de projets éducatifs dans le but d’enrayer ces perceptions et d’empêcher la propagation du virus. Ce contexte difficile est source de nombreux dilemmes pour les agents convaincus et innovateurs qui ont contribué au succès de ce projet au sein des communautés du Darfour.

Selon Gloria, “La plupart des gens ne sont pas très éduqués et, du fait de la religion et de la culture, il est très délicat de parler du VIH/virus du SIDA dans un environnement social.

Au Darfour, les violences à l’encontre des femmes et le démembrement des familles sont des facteurs qui contribuent à la propagation du VIH/virus du SIDA. Les niveaux de connaissance et de compréhension du VIH/virus du SIDA sont extrêmement bas. C’est parce que les gens ne sont pas informés qu’ils sont exposés au danger.”

Gloria parle ouvertement des problèmes du VIH/virus du SIDA au Darfour. Son expérience et sa confiance dans son travail sont renforcées par le succès du programme et par sa capacité à dépasser les perceptions religieuses, culturelles et communautaires de la maladie. Elle a fait des progrès importants dans la promotion d’une culture de l’éducation et de la prévention au sein des communautés des camps du Darfour.

A l’occasion de la journée mondiale du SIDA, en décembre 2008, le SCC a organisé un défilé dans la rue principale de Nyala Town, dont Gloria se souvient avec enthousiasme. Elle déclare, “La manifestation a rassemblé des milliers de personnes”. L’engagement communautaire massif est révélateur du changement qui s’est produit dans les perceptions de la maladie. C’est merveilleux que la rue devienne un lieu de débat autour s’un sujet tel que le virus du SIDA.

Le SCC continue son travail innovateur avec les communautés du Darfour sur les conséquences du VIH/virus du SIDA, et les communautés sont dotées de compétences pratiques qui peuvent être appliquées à leurs vies quotidiennes dans les camps de déplacés internes.

En 2009, plus de 120 000 personnes ont reçu des messages de prévention relatifs au VIH/virus du SIDA et le SCC a formé 652 membres de la communauté à divulguer ces messages et à devenir les porte-parole directs de leurs communautés.

Gloria déclare, “Le programme compte deux formateurs et 24 éducateurs communautaires responsables du projet. Ces éducateurs forment les étudiants dans les écoles secondaires et leur apprennent à stopper la propagation de la maladie et à traiter leurs conséquences”. Ces séminaires destinés à l’enseignement supérieur sont organisés dans les camps de Mershing, Dereig et Bilel.

Nous avons mis en place des initiatives communautaires innovatrices, comme par exemple des comités communautaires et des éducateurs spécialisés qui représentent des canaux importants pour une communication efficace des messages relatifs au VIH/virus du SIDA.

La mise en oeuvre du travail réalisé sur le VIH/virus du SIDA doit avoir un rapport avec l’éducation, l’agriculture et la consolidation de la paix. Nous travaillons en collaboration avec les autres coordinateurs du programme pour assurer que ces messages sont les mêmes dans tous les aspects de notre travail. Par exemple, dans le camp de Bilel, l’information relative au VIH est toujours fournie lors d’ateliers éducatifs organisés au centre communautaire.”

Dans le camp de Bilel, le centre communautaire est un lieu de rencontre où les populations peuvent assister à des cours et recevoir des formations dans les domaines de la maçonnerie, de la sidérurgie et du façonnage. Le SCC a énormément travaillé pour garantir que ce sens de la communauté et de la collaboration représente le coeur du centre, et qu’il puisse être utilisé comme lieu de discussion et d’organisation de formations de sensibilisation au VIH/virus du SIDA. Pour les 30 000 réfugiés qui ont fui la violence et qui ont trouvé refuge au camp de Bilel, le centre communautaire représente tout.

Le projet sur le VIH/virus du SIDA a remporté tellement de succès que le SCC a décidé de développer ses activités à l’Ouest du Darfour en 2010, et notamment à la région de Garsilla. Ils pratiqueront également des tests de dépistage sur 1500 personnes, dans le cadre de leurs activités de proximité et de sensibilisation.

Le SCC, en collaboration avec l’Aide de l’Eglise norvégienne (NCA), envisage de mettre à profit le travail innovateur réalisé en 2009. Malgré les importantes mesures de sensibilisation, les attitudes communautaires montrent qu’il reste du chemin à parcourir.

Grâce aux structures communautaires existantes, telles que les centres communautaires, les cliniques, les comités de l’eau et les rassemblements de femmes et de jeunes, Gloria et son équipe continueront à aider les populations et s’efforceront d’éradiquer l’assassin silencieux qui continue à prendre des vies dans le contexte de violence et d’insécurité du Darfour.

Gloria déclare, “Grâce à la formation fournie par le NCA, j’ai appris de nombreuses choses que je n’aurais jamais pu apprendre au Soudan. Grâce à cette formation, j’ai pu organiser de nouveaux programmes de prévention et faire partager ces programmes au sein des communautés.”

 

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