Questions et réponses sur la crise au Soudan du Sud

Les gens se serrent à l’ombre alors qu’ils reçoivent une aide de Caritas à Juba, durant les premiers jours de conflit. Crédit : Caritas

Les gens se serrent à l’ombre alors qu’ils reçoivent une aide de Caritas à Juba, durant les premiers jours de conflit. Crédit : Caritas

Une énorme crise humanitaire affecte actuellement la majeure partie du Soudan du Sud, où près d’un million de personnes ont été contraintes de partir de chez elles pour fuir les violences. Ces questions et réponses sur le Soudan du Sud ont pour but d’expliquer cette crise.

Pourquoi ce conflit est-il apparu ?

Durant les trois dernières années, les tensions sont montées au sein du gouvernement et du parti au pouvoir, le SPLM.

L’incapacité à affronter ces différences en interne, au sein du parti, a contribué à la montée des tensions. Puis celles-ci ont abouti sur les violences ayant éclaté le 15 décembre 2013 dans la capitale Juba.

Il y a aussi tout une histoire de violences entre les communautés au Soudan du Sud qui n’a jamais été vraiment affrontée. Par manque de réconciliation ou de cure, le cercle vicieux des violences a ainsi continué et exacerbe le présent conflit.

Les gens ont donc pris la voie du conflit et de la violence pour exprimer leurs griefs, qu’ils soient politiques ou personnels.

Une force politique d’opposition a pris les armes, sous la direction du précédent vice-président, le Dr Riak Macher. Il faisait partie d’un groupe réclamant des réformes au sein du parti début décembre.

Après un mois de combats, le 23 janvier, ils ont signé un cessez-le-feu avec le gouvernement du Soudan du Sud dirigé par le président Salva Kiir. Les pourparlers de paix entre les deux parties devraient on l’espère continuer d’ici peu à Addis Abeba, en Éthiopie. Mais entre-temps, de nouveaux combats ont éclaté.

D’autres éléments moins organisés, à la fois des groupes et des individus, se sont aussi mis à combattre et à commettre des actes violents. Alors qu’ils s’alignent parfois auprès de certains acteurs du conflit ou sont utilisés par ces derniers, ce qui les motive à participer est plus compliqué à saisir.

Des acteurs régionaux sont par ailleurs impliqués dans le conflit : des troupes de l’Ouganda se trouvent dans le pays et d’autres pays s’impliquent dans le processus de médiation entre les deux parties principales.

Comment est-ce que cela a affecté la population du Soudan du Sud ?

À part le conflit initial dans la capitale Juba, trois chefs-lieux (Bor, Malakal et Benitu) ont été le théâtre de combats acharnés. Des milliers de personnes ont été tuées dans cette crise ; les nombres officiels ne sont pas clairs, mais le 9 janvier, l’International Crisis Group estimait à 10 000 le nombre de morts.

Ceux qui ont fui se retrouvent maintenant soit dans des camps pour déplacés internes ou dans des bases de l’ONU, ou encore ont quitté le pays. On estime à présent que quelque 3,2 millions de personnes ont besoin d’aide. L’assistance humanitaire consiste aussi à s’assurer que les déplacés sont à l’abri d’ultérieures violences ; il faut aussi de la nourriture, des abris, de l’eau potable, des systèmes sanitaires adaptés, des services de santé et psychologiques.

[Tweet “« Refondons notre nation sur une nouvelle alliance » incitent les évêques du Soudan du Sud”]

Quelle est la position de l’Église catholique au Soudan du Sud ?

L’aide de Caritas comprend de la nourriture, des bâches plastiques, des draps, des nattes, des jerricanes, du savon, des moustiquaires, de l’eau potable et des soins de santé.

L’aide de Caritas comprend de la nourriture, des bâches plastiques, des draps, des nattes, des jerricanes, du savon, des moustiquaires, de l’eau potable et des soins de santé.

Les Évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud ont organisé une Assemblée plénière extraordinaire de la Conférence épiscopale catholique soudanaise à Juba, au Soudan du Sud, du 21 au 31 janvier 2014, d’où est sortie une Exhortation pastorale, intitulée « Refondons notre nation sur une nouvelle alliance ».

Ils ont déclaré que « le Soudan du Sud ne doit plus jamais être le même. Il n’y a désormais plus de place pour une approche du genre « affaires courantes ». C’est maintenant le moment pour notre nation de se relever de ses cendres, mais sans repartir de là où l’ancienne nation était partie. C’est maintenant le temps d’une nation neuve », ont-ils dit.

Ils ont aussi déclaré que selon eux, les ingrédients pour aller de l’avant comprennent : la vérité et la réconciliation, des négociations ouvertes, une gouvernance et des institutions démocratiques, des médias responsable, une réforme des forces armées, l’éducation et la construction d’un nouveau Soudan du Sud.

L’Exhortation pastorale complète peut être trouvée ici (en anglais).

Comment Caritas aide-t-elle ?

Les agences de Caritas ont pourvu aux besoins humanitaires des personnes souffrantes dès le début de la crise. Les églises ont abrité ceux qui fuyaient les violences et les agences Caritas les ont soutenues dans l’aide aux personnes déplacées à cause des violences.

Une assistance a été initialement fournie, qui comprenait des articles ménagers, des abris, des services sanitaires et de santé, grâce à Caritas Soudan du Sud, aux bureaux Caritas diocésains, aux congrégations, aux églises et aux agences Caritas internationales dans le pays : CAFOD, Caritas Suisse , Cordaid et CRS.

L’espoir est que ces efforts puissent être multipliés dans les mois à venir par le biais de l’Appel de Caritas Internationalis pour le Soudan du Sud, une réponse rapide de trois mois pour venir en aide aux personnes affectées par la crise dans tout le pays.

Le directeur de Caritas Soudan du Sud, Gabriel Yai, a déclaré : « Notre population souffre et a besoin de votre aide en ces moments difficiles. »

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