Laisses pour compte: les refugies irakiens au Liban

Les réfugiés irakiens qui ont fui les troubles de ces dix dernières années dans leur pays doivent faire face à une situation économique difficile au Liban.

Les réfugiés irakiens qui ont fui les troubles de ces dix dernières années dans leur pays doivent faire face à une situation économique difficile
au Liban.

Les réfugiés irakiens qui ont fui au Liban après l’invasion militaire de 2003 menée par les Etats-Unis risquent de devenir des « laissés pour compte », d’après un nouveau rapport de Caritas Liban.

Sous le titre « Laissés pour compte : une évaluation des difficultés des réfugiés irakiens présents au Liban », le Centre des Migrants de Caritas Liban affirme que pratiquement toutes les familles de réfugiés irakiens encore présents au Liban qu’ils ont interrogées mènent une lutte quotidienne pour survivre. (téléchargez le rapport à partir du site web du CLMC).

« Ces dernières années les feux de l’actualité ne sont plus braqués sur les réfugiés irakiens à cause de leur nombre décroissant et parce que la crise syrienne a retenu la quasi-totalité de l’attention internationale », dit Najda Chahda, directrice du Centre des Migrants de Caritas Liban. « Les réfugiés irakiens restés au Liban se sentent laissés pour compte et oubliés. »

Plus de 2,5 millions d’Irakiens ont fui leur pays suite aux opérations militaires menées par les Etats-Unis à partir de 2003 et du conflit sectaire qui en a résulté. Environ 50.000 ont trouvé refuge au Liban. Il n’en reste plus que 2.500, mais ceux qui sont restés doivent faire face à des difficultés croissantes.

En 2014 le Centre des Migrants de Caritas Liban a mené une étude sur 768 familles irakiennes. La plupart étaient venues directement d’Irak, mais un cinquième s’était d’abord enfuie en Syrie, et avait dû ensuite se replier sur le Liban en raison du conflit survenu en territoire syrien.

Le rapport indique que 71,8 % des réfugiés affirment qu’ils sont dans une situation économique plus difficile que celle qu’ils avaient lorsqu’ils vivaient en Irak, et 66% estiment qu’ils sont à présent plus pauvres qu’au moment de leur arrivée au Liban. Ils se sont plaints du taux élevé du chômage, des bas salaires, de la hausse des loyers et du coût des produits de première nécessité.

« La dégradation des conditions économiques au Liban, et l’arrivée en masse de main d’œuvre à bon marché formée par les réfugiés syriens, ont plongé les réfugiés irakiens dans une situation pratiquement insoutenable, face à la diminution d’opportunités de revenus et la hausse des prix, » dit Najda Chahda.

« Les difficultés économiques du Liban dans son ensemble ont épuisé les avoirs des réfugiés irakiens et leurs mécanismes d’adaptation, à un point tel que presque tous doivent lutter chaque jour pour survivre, » dit-elle.

Le rapport montre que les réfugiés irakiens souffrent d’un stress psychologique élevé, la moitié des personnes interrogées faisant état de sentiments de détresse. Un enfant sur dix doit travailler pour aider sa famille à joindre les deux bouts.

D’après le rapport, un entant réfugié irakien sur dix est obligé de travailler.

D’après le rapport, un entant réfugié irakien sur dix est obligé de travailler.

De nombreuses familles irakiennes dépendent de l’aide pour avoir accès aux soins de santé et à l’éducation. Il y a eu en 2014 un nouvel afflux de réfugiés irakiens, fuyant les persécutions des militants de l’ «Etat islamique ». Mais outre la concurrence en matière d’emplois, le Irakiens se retrouvent perdants par rapport aux réfugiés syriens en termes d’accès à l’aide.

Plus de 90% des réfugiés irakiens ont déclaré qu’ils estiment que les Syriens reçoivent davantage d’aide. Selon le rapport, ceci pourrait être la source d’un conflit potentiel.

« La communauté internationale doit adopter une approche identique pour tous les réfugiés, où ce qui importe n’est pas leur origine mais le fait qu’ils continuent à avoir besoin de notre aide. Les réfugiés irakiens ont encore besoin de notre soutien. Les fonds disponibles pour répondre à la crise syrienne devraient également servir à aider les Irakiens, » dit Najda Chahda.

Le Centre des Migrants de Caritas Liban s’est occupé de réfugiés irakiens depuis 1997.

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