Les nouvelles modalites pour enterrer les victimes de l’Ebola prennent en compte les convictions religieuses

Caritas  a travaillé avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’élaboration de directives sur les modalités des enterrements, dans le sillage de  l’épidémie d’Ebola.

Caritas a travaillé avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’élaboration de directives sur les modalités des enterrements, dans le sillage de l’épidémie d’Ebola. Photo par OMS

« Je ne peux imaginer ce que serait la perte d’un être cher, un grand-père, un père ou un enfant, sans pouvoir leur rendre un dernier hommage tel qu’ils le méritent », dit Michael Stulman, de Catholic Relief Services, une organisation membre de Caritas aux Etats-Unis. CRS travaille auprès des organisations Caritas des pays affectés par l’Ebola dans la réponse de l’Eglise face à ce fléau. Stulman s’est récemment rendu en Sierra Leone et au Liberia, où des milliers de personnes ont perdu un être cher des suites de l’Ebola.

Depuis le début de la crise de l’Ebola, Caritas a travaillé avec les gouvernements locaux, des chefs religieux et l’Organisation Mondiale de la Santé pour s’assurer que les familles des victimes de l’Ebola se sentent respectées. Lorsque les familles estiment qu’un être cher malade ou décédé n’est pas traité convenablement « ils cachent les malades, ils cachent les cadavres », dit le Dr Timothy Flanigan, spécialiste des maladies infectieuses et diacre catholique qui a travaillé avec Caritas au Liberia à titre de volontaire.

Avant la survenue de l’Ebola, les rites funéraires dans les pays d’Afrique Occidentale les plus touchés par la crise impliquaient qu’il fallait toucher le cadavre. Vu que les corps des personnes mortes suite à l’Ebola demeurent hautement infectieux, Caritas a cherché à adapter les coutumes locales afin que les familles puissent honorer leurs morts et vivre leur deuil dans la dignité, mais sans toucher les corps.

« Un rituel sacré est devenu un processus impersonnel où des hommes en survêtement protecteur arrachent brutalement les corps à l’affection des familles », dit Stulman. « Cela est déchirant et frustrant pour les individus, les familles et les communautés ».

A présent, en partenariat avec la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (IFRC) et les organisations confessionnelles, dont le Conseil Mondial des Eglises, le Secours Islamique, Caritas Internationalis et World Vision, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a revu ses directives sur les modalités de sépulture afin de prendre en compte en partie ces sensibilités. Les directives, accompagnées d’images en couleur et de conseils aux équipes d’inhumation, indiquent les différentes manières de préserver la dignité des familles durant leur deuil.

L’OMS a cité Mgr. Robert J.Vitillo, Conseiller spécial de Caritas Internationalis pour la santé, dans son communiqué de presse : «Donner aux familles la possibilité de voir le corps du défunt, s’assurer que la tombe est convenablement identifiée, permettre aux chefs religieux de prononcer des prières et offrir aux familles l’option de jeter la première poignée de terre sur le cercueil – voilà des mesures incitatives importantes pour encourager les familles à continuer à puiser leur force dans la foi, et à préserver les autres membres de la famille du danger d’une infection », dit-il.

CRS a fourni des fonds pour aider à réhabiliter ce cimetière à Freetown, en Sierra Leone, où les fossoyeurs creusent plus de 40 tombes par jour.

CRS a fourni des fonds pour aider à réhabiliter ce cimetière à Freetown, en Sierra Leone, où les fossoyeurs creusent plus de 40 tombes par jour. Photo par Maurice Boima/ CRS

Les nouvelles directives donnent des instructions précises avec des libellés tels que « Procédure pour la sépulture digne d’un patient musulman », « Procédure pour la sépulture digne d’un patient chrétien », et ainsi de suite. Elles indiquent en outre la manière dont la famille peut participer à l’enterrement sans courir le risque d’une infection.

En Sierra Leone, Catholic Relief Services est en train de mettre en place à Port Loko un centre de commandement et de contrôle pour gérer les enterrements en toute sécurité et dans la dignité. Des équipes de mobilisation communautaire apportent également des conseils aux familles en deuil.

Un dirigeant de la Croix Rouge a expliqué pourquoi les enterrements dans le respect sont si importants : « Nous commençons à être connus comme les « gestionnaires de cadavres », mais nous ne « gérons » pas les corps des défunts », dit Elhadj As Sy, Secrétaire Général de l’IFRC. «De manière sécurisée, dans le respect et la dignité, nous accompagnons les êtres humains décédés, nos frères, et nous aidons à les préparer, en accord avec leurs cultures, pour qu’il rejoignent leur dernière demeure. C’est dans cet esprit que nos volontaires mènent leur difficile travail. »

L’enterrement est pour les familles un «un dernier signal d’amour et de respect », dit Stulman. «Leur dire qu’ils ne peuvent ni toucher ni s’occuper du corps de ceux qui les ont aidés à façonner leurs vies équivaut à une cicatrice brûlante pour un peuple et une nation qui ont déjà tellement perdu ».

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