Ébola, l’évolution des besoins au Libéria

Au Libéria, le temps des rues désertes est terminé, quand, au pic de l’épidémie d’Ébola, le silence n’était rompu que par les sirènes des ambulances filant vers les derniers cas suspects.

Les services de maternité sont fondamentaux, mais depuis l’épidémie d’Ébola au Libéria, les membres de la communauté se rendent aux dispensaires avec plus de réticence.

Les services de maternité sont fondamentaux, mais depuis l’épidémie d’Ébola au Libéria, les membres de la communauté se rendent aux dispensaires avec plus de réticence. Photo de Michael Stulman/CRS

Les responsables médicaux, gouvernementaux et humanitaires se réunissent encore, tous les deux jours, pour entendre les derniers chiffres relatifs aux nouveaux cas d’infection ou décès. Le nombre des cas suspects a chuté de 100 en septembre à moins de 3 en janvier. Maintenant, on entend parler surtout de personnes sortant de l’hôpital parce qu’elles ont retrouvé la santé ou parce que leur diagnostic, après observation, est ‘Non Ebola’. On entend encore le son des ambulances, mais elles trouvent de plus en plus souvent des malades atteints de dysenterie ou de paludisme.

Seules deux provinces, la capitale Monrovia et le comté de Grand Cape Mount, à la frontière avec la Sierra Leone, ont signalé de nouvelles infections au cours de la dernière semaine.

C’est un motif de joie, mais aussi de préoccupation. Dans un pays où le paludisme et la dysenterie sont monnaie courante, il faudrait que plus de personnes aillent chez le médecin.

En effet, les personnes malades ne se rendent pas aux dispensaires, ce qui est dangereux et pourrait entraîner des épidémies locales du virus Ébola. Nous avons encore du travail à faire pour former les ‘points focaux’ communautaires qui expliquent l’importance de demander une aide médicale quand on est malade.

Maintenant que les morts ou les malades ne sont plus aussi nombreux, nous craignons que l’on baisse la garde en matière de prévention. Nous devons faire passer le message que celle-ci est toujours essentielle. Avant de déclarer que, dans un pays, le virus Ébola a été éliminé, il faut six semaines sans cas. Pour le Libéria, il faudra probablement attendre jusqu’à la fin de 2015.

Caritas s’adapte aux besoins qui changent

Les derniers souvenirs que les survivants ont de leur maison sont souvent liés au moment où des individus en combinaison sont venus les chercher pour les mettre en quarantaine pendant des semaines, voire des mois. Ils ont subi le stress d’une maladie mortelle et de la perte de la famille.

Maintenant, en rentrant dans leurs villages, ils découvrent que leur maison et leurs biens ont été incendiés par des voisins effrayés, croyant éradiquer ainsi Ébola. Après l’euphorie d’avoir survécu, ils reviennent pour voir que tout est parti en fumée et que la communauté les craint. Caritas estime qu’il est important de s’occuper de ces situations de détresse.

Quant aux nombreux orphelins d’Ébola, 500 rien que dans le comté de Lofa, il n’y a pas assez d’orphelinats pour les accueillir. Or, les projets d’urgence à court terme ne peuvent pas répondre aux besoins à long terme, et on ne peut pas mettre en place un orphelinat pour six mois seulement.

Cordaid, (Caritas Pays-Bas) soutient l’équipe ‘Waikiki’ qui joue son premier match amical.

Cordaid, (Caritas Pays-Bas) soutient l’équipe ‘Waikiki’ qui joue son premier match amical. Après six mois à la maison, les joueurs ont repris à s’entraîner sérieusement. Photo: Cordaid/Caritas

La famille élargie et la communauté ont toujours joué un rôle important dans les soins aux orphelins au Libéria, mais Ébola a épuisé leurs réserves et elles n’ont pas les vivres et l’argent nécessaires pour mettre ces enfants à l’abri.

Nous devons faire en sorte que ces familles aient le soutien nécessaire pour rétablir leurs moyens de subsistance et pourvoir aux besoins des orphelins. La fourniture de semences de riz et d’outils permet aux agriculteurs de redémarrer leur production. Les artisans et les petits commerçants bénéficient d’un accompagnement personnalisé. Il faut faire en sorte qu’ils aient assez pour couvrir les frais de scolarité et les fournitures scolaires.

La vie revient lentement. Preuve en est que, au Libéria, pays passionné de football, des matchs ont lieu. Cordaid (Caritas Pays-Bas) soutient l’équipe «Waikiki» qui joue son premier match amical pour se préparer à entrer en première ligue. Après six mois à la maison, les garçons et les filles ont recommencé à s’entraîner sérieusement, peut-être l’estomac vide, mais avec de nouvelles espérances pour l’avenir.

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