Caritas fournit de l’aide aux victimes des graves inondations au Myanmar

Quand la saison de la mousson est arrivée en juillet dans le nord et l’ouest de la Birmanie, les pluies ont été drues dès le début. Ici les personnes sont résilientes et se préparent toujours le mieux qu’elles peuvent ; il y a souvent des inondations, qui provoquent des dégâts aux maisons et aux récoltes. Toutefois, les gens sont très pauvres et dans certaines communautés, ceux qui sont en mesure sont déjà partis à la recherche d’un emploi, laissant derrière eux les plus jeunes et les anciens, exposés à l’exploitation, la faim et la maladie.

Les inondations de 2015 resteront dans l’histoire de la Birmanie comme étant les pires depuis des décennies. Les données du gouvernement indiquent que rien de tel ne s’est produit depuis même un siècle. Plus d’un million de personnes sont sérieusement affectées. 100 personnes ont perdu la vie après que la montée des eaux dans le delta de l’Irrawaddy a inondé maisons et champs et que des glissements de terrain ont provoqué le chaos dans l’état de Chin, au nord. En aout, après que le cyclone Komen a frappé la Birmanie, le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans diverses régions et appelé à une aide internationale. En 2008, quand le typhon Nargis avait tué plus de 130 000 personnes, il avait refusé toute aide extérieure.

Caritas Karuna – connue aussi sous le nom de KMSS – est l’organisation Caritas locale. Elle est tout de suite passée à l’action dans les zones les plus touchées, où elle jouit d’une forte présence et d’un bon réseau sur le terrain. Francis Lynnpard est le responsable du programme d’urgence de Caritas en Birmanie. Il dit : « Grâce à notre chaîne de 17 bureaux dans tout le pays, nous avons pu passer à l’action immédiatement. Nous avons déployé des équipes de réponse d’urgence dans les diocèses de Pyay, Yangon, Pathein, Kalay et Hakha. Dans toutes ces zones, nous jouissons de la confiance des communautés et du gouvernement local, plus l’appui de Caritas Internationalis quand nous lui avons demandé de l’aide. Nous en avons aussi beaucoup appris sur la réponse d’urgence après les ravages faits par le cyclone Nargis il y a 7 ans, et nous avions des plans en place. »

Dans le diocèse de Yangon – où se trouve la plus grande ville – le personnel et les bénévoles ont accueilli des personnes évacuées de chez elles dans des abris temporaires dans les églises, des pagodes et des écoles. Caritas est sortie en canoë pour avertir les personnes de la montée des eaux à Pathein à l’extrême ouest du delta de l’Irrawaddy et pour les évacuer sur des bateaux de fortune. Une clinique mobile avec un docteur et 3 infirmières est allé vers les gens dans 15 villages durement touchés. Près de la frontière avec l’Inde, dans le diocèse de Kalay, Caritas a sauvé plus de 700 personnes dans 2 villages éloignés alors qu’une inondation éclair menaçait de les noyer. À l’hôpital local, Caritas a aidé à mettre les patients et les médicaments à l’abri des eaux montantes qui arrivaient dans les salles et le dispensaire.

À présent, Caritas Karuna a mis en route un programme entier de réponse d’urgence couvert par Caritas Internationalis, et fournit de la nourriture, de l’eau potable, et des abris à 120 000 personnes dans 6 diocèses. Les équipes de Caritas apportent les fournitures en barge et en canoë vers les villages les plus éloignés.

Dans beaucoup de zones, les graves dégâts aux infrastructures rendent toutefois l’accès difficile pour les équipes humanitaires ; les routes sont bloquées par des glissements de terrain et les débris flottant sur l’eau peuvent rendre la navigation des rivières très périlleuse. Il y a aussi eu une flambée des prix et une carence de disponibilité des articles de secours, ce qui fait que Caritas doit dépenser plus pour obtenir les biens dont elle a besoin pour des personnes qui, dans beaucoup de cas, ont tout perdu. Certains de ceux qui ont pu rentrer chez eux ont vu toutes leurs possessions dévastées après avoir été ensevelies dans la boue. D’autres ont bien de la peine à reconnaitre leurs propres champs ; le niveau de l’eau est encore très élevé dans certaines parties du delta de l’Irrawaddy et les personnes doivent toujours prendre le bateau, où qu’elles se rendent.

La faim et la sécurité alimentaire sont à présent un sujet d’inquiétude majeure. Le delta de l’Irrawaddy est le grenier à riz de la Birmanie et est gravement inondé. Dans l’ensemble du pays, 520 000 hectares se sont retrouvés sous l’eau au plus fort de la crise. Les semences, le bétail, les stocks de céréales et toutes les autres provisions sont perdus ; la saison de plantation est brusquement interrompue. Les besoins humanitaires vont encore durer longtemps. Francis Lynnpard dit : « Les inondations et les glissements de terrain ont déposé du sable brut dans les rizières, ce qui fait que les paysans ne peuvent pas se remettre à les cultiver avant d’avoir enlevé ce sable et les tas d’autres débris, comme des morceaux de bois, de ciment et de métal. C’est simple, ils ne peuvent pas planter leurs cultures d’hiver. Dans certaines parties de l’état de Chin, les villages sont inhabitables. Les personnes en sont à moins que rien et sont confrontées à la spirale de l’endettement. »

Dans les villages de Sit Pin Gyi et Gaung Gyi, Père Pious, de Caritas Karuna, explique à une foule qui attend patiemment comment la distribution des fournitures de secours va fonctionner. Tout le monde est enregistré et puis le riz et l’huile de cuisine sont distribués. Il y a aussi des seaux pour l’hygiène et un purificateur d’eau pour chaque famille. Le personnel leur montre comment rendre l’eau de la rivière potable. Vu que la maladie va de pair avec les inondations, arrêter la propagation des maladies à transmission hydrique est crucial afin de pouvoir lancer la reconstruction et le rétablissement à long terme.

Mais pour Francis Lynnpard, le responsable du programme d’urgence de Caritas en Birmanie, il y a une autre inquiétude bien présente : la migration. « Si les gens ne trouvent pas de sources de revenus alternatives, ils migrent, tant en Birmanie qu’en dehors des frontières. Ils sont alors vulnérables à la traite et je crains qu’il en résulte aussi des tensions avec d’autres communautés. Caritas doit les aider avec des subventions en espèces, en plus du secours humanitaire de base. Mais nous aussi, nous avons des ressources limitées, au point qu’il est difficile de savoir comment nous pouvons continuer de répondre à la demande d’aide. »

 

 

Faire Un Don


Merci de votre don généreux à Caritas. Votre soutien rend notre travail possible.

Pray

Caritas brought together a collection of prayers and reflections for you to use.

Se Porter Volontaire

Les volontaires apportent une contribution cruciale à notre travail. Découvrez comment devenir volontaire.