La tragédie de la Syrie en noir et blanc

Au moins 1.200.000 foyers ont été détruits en Syrie en ce lustre de guerre civile où plus de 10 millions de personnes ont été forcées à partir de chez elles et la moitié des villes du pays ravagées.

Dans la ville de Homs, le niveau de destruction est plus évident que nulle part ailleurs. L’ancienne métropole tentaculaire, l’un des premiers théâtres de la guerre entre le gouvernement et les forces rebelles, est devenue un paysage post-apocalyptique.

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« Des rangées interminables de blocs d’appartements inhabitables et pas âme qui vive dans les rues – voilà à quoi ressemblent des quartiers entiers de Homs », disait un membre du personnel de Caritas Hollande, Cordaid.

Bien que des combats limités et des bombardements continuent dans certaines parties de la ville, le conflit majeur a eu lieu de 2011 à 2014. Le temps que les forces de l’opposition se retirent, deux tiers des parties de la ville tenues par les rebelles étaient anéanties. Sur plus d’un million quatre cent mille résidents à Homs, plus de la moitié avaient été tués ou déplacés.

« C’est totalement incroyable. Des blocs entiers d’appartements ont été rasés. On ne trouve même pas de chiens ou de chats dans les rues. C’est vraiment un désert de destruction », décrivait l’équipe de Cordaid après une visite au mois d’août.

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Ce qui reste à Homs est la pauvreté la plus absolue. La vie quotidienne suit son cours parmi les décombres. On trouve de la marchandise dans de petits magasins et sur des étals. Trois restaurants ont ouvert dans le centre de la vieille ville. Mais la crise économique étouffe tout retour réel à la normalité.

Alors que les Syriens gagnaient en moyenne 600 euros par mois, ce même salaire en vaut à peine 50 maintenant, à cause de l’inflation. Les coûts du loyer, de la nourriture et du carburant ont énormément augmenté. Beaucoup de gens ont aussi perdu leur travail ou leurs revenus à cause de la guerre.

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L’opération de secours humanitaire de Caritas de plus grande envergure dans le monde entier est celle de parer aux conséquences de la guerre en Syrie. Caritas fournit de la nourriture, des services médicaux, assure les besoins fondamentaux, la scolarisation, pourvoit des abris, des services de conseil, une protection et des moyens de subsistance en Syrie et aux réfugiés dans les pays d’accueil.

Caritas travaille à Homs en donnant son soutien aux personnes : aide au loyer, tickets d’alimentation, packs de produits d’hygiène, aide pour obtenir des médicaments. L’hiver prochain, Caritas prévoit de fournir des vêtements chauds aux enfants de Homs et d’autres villes. Caritas espère atteindre 2000 enfants mais a encore besoin de collecter 50.000 euros.

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Fatima, 38 ans, a fui avec son mari et sept enfants d’Alep à Homs.

« À Alep, il n’y avait ni eau ni électricité, dit-elle. Nous étions coincés entre les détonations, parfois sans nourriture, enfermés dans notre maison. L’un de mes enfants, Omar, a été blessé par une bombe. Dès qu’il est sorti de l’hôpital, nous somme partis pour Homs. »

À Homs, la famille survit grâce à l’aide humanitaire. Il y a six mois, le mari de Fatima est retourné à Alep pour gagner de l’argent.

« Mon mari tenait un magasin d’électronique mais il a été détruit. Maintenant, il fait des sandwichs dans les restaurants. Nous étions autonomes et nous avions une vie agréable. C’est si difficile d’accepter tout cela maintenant, nous sommes complètement dépendants d’autres gens », dit-elle.

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D’un bout à l’autre de la Syrie, 4000 écoles ont été détruites ou abîmées. C’est-à-dire une sur quatre. Plus de deux millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Un tiers des hôpitaux ont été détruits et la moitié des médecins du pays ont fui.

Suhil (sur la photo d’au-dessous) doit voyager de Homs à Damas une semaine par mois pour sa chimiothérapie. Il est atteint de leucémie.

Son père travaille pour l’entreprise municipale de l’eau. Il ne gagne pas assez d’argent pour pouvoir prendre soin de Suhil et de ses deux frères. Suhil porte maintenant un masque sur la bouche parce que ses parents ne veulent pas qu’il inhale de bactéries.

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La dévastation à Homs se reflète d’un bout à l’autre de la Syrie. Dans la deuxième ville du pays, Alep, les résidents et les secours là-bas ont décrit le bombardement en septembre comme l’un des  pires de ces cinq années de guerre.

Caritas Internationalis renouvelle son appel en faveur d’une paix négociée pour en finir avec la souffrance des Syriens à travers sa campagne La Paix est Possible. Caritas exhorte tous ceux qui l’appuient dans le monde entier pour qu’ils fassent pression sur leurs gouvernements pour :

  • garantir que tous les camps du conflit aboutissent ensemble à une solution pacifique
  • qu’ils viennent en aide aux millions de gens touchés par la guerre
  • qu’ils donnent aux Syriens à l’intérieur et à l’extérieur du pays dignité et espérance.

Joseph Staline avait dit : « La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique. » Avec une communauté internationale incapable de trouver une solution pour en terminer avec la guerre, la Syrie risque d’être à la hauteur de sa maxime.

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