A l’occasion de son message de Carême de cette année, le Pape François nous invite tous à « nous secouer de notre torpeur ». Il nous invite à écouter « la clameur de la terre et la clameur des pauvres », à changer de direction et à passer à l’action. Lire le message du Pape François.
Le Saint-Père nous demande de placer le Mystère pascal au centre de nos vies et de « ressentir de la compassion pour les blessures du Christ crucifié chez les nombreuses victimes innocentes des guerres et des tyrannies ». Il nous demande de nous concentrer sur les innombrables formes de violence dans le monde, les catastrophes environnementales, la répartition inégale des biens de la terre, la traite des personnes et toutes les formes de matérialisme rampant.
La torpeur se présente sous plusieurs formes pour de nombreuses personnes. La torpeur nous endort dans un sommeil réconfortant mais nous éloigne de Dieu. Elle nous donne le sentiment d’être autosuffisants et d’avoir toutes les réponses à nos problèmes, cela signifie que nous croisons les autres sans vraiment les voir ni les entendre.
Photo par Tommy Trenchard/Caritas
Peut-être nous enterrons-nous dans notre travail ou dans nos téléphones portables, ou nous tournons-nous vers la boisson et les stimulants artificiels pour passer la journée. Peut-être sommes-nous obsédés par notre apparence ou nos possessions ou peut-être envions-nous les autres ou nous enveloppons-nous de fierté ou d’arrogance, incapables de voir leur vraie beauté et celle du monde qui nous entoure.
Le chemin de notre éveil est celui du renoncement et de l’humilité. Notre chemin de Carême nous emmène dans le désert pour faire face à notre vraie nature et nous rapprocher de Dieu. C’est un chemin qui mène à la mort et à la résurrection, elle-même nous menant finalement à l’amour, à la joie et à l’espérance.
Notre chemin de Carême s’accompagne de prière et de jeûne. Ce n’est qu’en nous vidant de nous-mêmes qu’il y aura de la place pour Dieu dans nos vies et que nous éveillerons le désir de nous donner pleinement aux autres et d’agir face à la souffrance et à l’injustice. Nous sommes invités à accompagner les pauvres et à donner l’aumône en ce temps de Carême, à voir véritablement où il y a un grand besoin dans le monde et à y répondre. Nous sommes invités à comprendre notre véritable place dans la famille humaine et à reconnaître les liens qui nous unissent tous.
Lorsque vous observez notre monde de 2020, où voyez-vous la clameur des pauvres et de la terre ? Nous entendons ces cris et nous vous demandons de les entendre aussi. Ils viennent de régions dévastées par le changement climatique où les gens ont faim et ont soif, comme en Zambie et au Sahel, des femmes comme Nduwimana qui crient en accouchant dans des camps de réfugiés loin de chez elles. Le peuple du Venezuela réclame justice dans une société où les gens sont confrontés au choix de fuir ou de laisser leurs enfants mourir de faim. Pendant ce temps, les malades et les mourants nous tendent la main pour que nous la leur tenions et pour que nous les accompagnions dans leur dernier voyage.
Dans sa récente Exhortation apostolique post-synodale, Querida Amazonia, parlant de l’exploitation du peuple et des ressources de l’Amazonie, le Pape François dit : « Il faut s’indigner […] devant l’injustice ». Il nous met en garde contre les dangers « de s’habituer au mal », « de le laisser anesthésier [notre] conscience sociale. » Il dit que l’humanité doit être de plus en plus consciente et respectueuse de la nature et de l’écologie humaine.
Le monde peut parfois sembler injuste, écrasant et déconnecté et il se peut que vous vous demandiez : « Que puis-je faire face à tout cela ? » Caritas vous invite à faire le premier pas sur votre chemin en vous arrêtant simplement un instant et en regardant, en écoutant avec humilité et dans la prière, les gens qui vous entourent. Le pas suivant consiste à offrir de la nourriture à ceux qui ont faim, une main bienveillante aux malades et aux mourants, à écouter la voix de ceux qui n’en ont pas et à faire écho à leurs cris, à donner l’aumône aux nécessiteux. Nous sommes appelés à promouvoir la guérison en nous-mêmes et chez les autres et à renforcer notre famille humaine avec amour.
Le Pape François a dit un jour : « Un seul individu suffit à faire vivre l’espérance et cet individu peut être vous. » Nous pouvons tous être cette personne.