Alors que les gouvernements du monde entier disent aux gens de rester chez eux pour éviter la propagation du Covid-19, des millions de pauvres au Venezuela sont entre l’enclume et le marteau. Rester à la maison signifie risquer d’avoir faim mais sortir dans la rue pour ramener de quoi manger signifie risquer de contracter le virus.
La mère de Rosa Coromato Marchan, comme des millions de personnes, n’a d’autre choix que de risquer sa vie pour subvenir aux besoins de sa fille et de ses cinq petits-enfants qui vivent avec elle. Depuis que le gouvernement du Venezuela a imposé le confinement le 15 mars 2020, Rosa et ses enfants ont dû rester à la maison pendant que sa mère travaille comme aide-soignante dans un centre de santé pour les alimenter.
« Le virus a tout altéré », explique Rosa. « Personne ne peut sortir chercher du travail. Je me sens étouffée, enfermée et je suis vraiment inquiète. C’est ma mère qui doit tout faire, alors que c’est moi qui devrais subvenir aux besoins de mes enfants ! »
Ils ont respectivement seize, treize et cinq ans et elle a également des jumeaux d’un an et demi. L’aîné est parti en Colombie l’année dernière chercher du travail pour alléger la charge familiale. Les jumeaux reçoivent depuis un an un traitement contre la malnutrition de Caritas.
COVID-19 au Venezuela: une double crise
En raison de la grande dévaluation de la monnaie locale, Rosa gagne actuellement l’équivalent d’à peine 5 $ US par mois pour nourrir toute la famille alors qu’elle aurait vraiment besoin d’au moins 230 $ US pour que sa famille n’ait pas faim.
Ils vivent dans la ville de San Felipe, à environ 280 km de Caracas. Le 5 mai 2020, il y avait 345 cas confirmés de Covid-19 dans l’ensemble du Venezuela et 10 décès signalés.
De nombreuses familles au Venezuela ont reçu un soutien nutritionnel de Caritas Venezuela. Photo de Caritas Venezuela
La crise économique, politique et sociale qui a frappé le Venezuela ces dernières années implique que les gens ont très peu de défenses contre le coronavirus. De nombreuses communautés souffraient de la faim, d’une pauvreté rampante et d’un système de santé affaibli avant même le début de la crise. Les coupures d’électricité, de gaz et d’eau sont fréquentes, ce qui complique encore le maintien de mesures d’hygiène strictes.
Aide alimentaire pour que tout le monde puisse rester à la maison
Le personnel de Caritas dans l’État d’Yaracuy, où se trouve San Felipe, a livré à vélo et à pied des colis de nourriture, car les pénuries de carburant et les restrictions de circulation rendent l’utilisation des transports difficile. Il fournit aussi des repas devant la cathédrale, et distribue des suppléments nutritionnels aux mères, comme Rosa, d’enfants souffrant de malnutrition.
Caritas Venezuela a lancé une campagne de sensibilisation en février avec des messages expliquant comment prévenir la transmission du Covid-19 et comment rester en bonne santé.
Caritas Venezuela distribue de l’aide alimentaire aux familles. Photo de Caritas Venezuela
« Nous savons tous que nous devons nous laver les mains, mettre des masques, nettoyer les surfaces, faire bouillir de l’eau pour laver la vaisselle et rester à l’écart des gens dans la rue », dit Rosa.
Rosa et sa mère ont fabriqué leurs propres masques pour la famille. Ils prennent toutes les précautions nécessaires et pourtant, Rosa craint que sa mère attrape le virus dans le centre de santé où elle travaille et le ramène à la famille. Dans des pays du monde entier, des milliers de professionnels de santé ont été infectés par le coronavirus.
Essayer de garder sa mère, sa famille et elle-même en sécurité et en bonne santé est la priorité absolue de Rosa, mais les défis à relever sont immenses. Ce dont Rosa et sa famille ont le plus besoin, c’est de nourriture, pour que tout le monde puisse rester à la maison, en sécurité et hors d’atteinte du Covid-19.
Rosa, comme des centaines de millions de personnes dans le monde, a un besoin urgent d’aide. Aidez-les en faisant un don à Caritas Internationalis.
Soutenir les familles du monde entier pendant la crise COVID-19