En Grèce, Caritas protège les droits des migrants et des réfugiés face au Covid-19

Par Christy Tsantioti, chargée de communication à Caritas Grèce

Imaginez que vous deviez quitter votre maison et votre famille pour rester en vie. Imaginez que vous deviez vous éloigner de tout ce que vous aimez et chérissez pour gagner votre vie. Imaginez maintenant que vous fassiez tout cela pendant cette pandémie meurtrière de Covid-19 et que votre nouveau foyer soit un camp surpeuplé.

La Grèce est en première ligne des migrations. Elle accueille plus de 115 000 réfugiés et migrants et près de 42 000 réfugiés bloqués sur les îles grecques de la mer Égée.

La crise des réfugiés dans les îles de la mer Égée est à un point critique qui nécessite une action urgente de la part des autorités grecques et de la communauté internationale. Il s’agit de protéger les droits fondamentaux des réfugiés et des migrants, tels que le droit aux soins de santé, à l’éducation et à la protection.

La pandémie de coronavirus a changé de façon permanente la vie quotidienne à l’échelle mondiale. Dans cette nouvelle réalité, les groupes vulnérables tels que les réfugiés, les migrants et les mineurs non accompagnés sont particulièrement en risque. Une épidémie potentielle de Covid-19 dans les camps de réfugiés qui sont bondés pourrait conduire à une catastrophe.

Moria camp in Lesbos.

Le camp Moria surpeuplé de Lesbos. Photo de Tsantioti / Caritas Hellas

Le Covid-19 a intensifié les conditions déjà tragiques auxquelles étaient confrontés les migrants et les réfugiés. Alors que les pays luttent pour protéger leur population et leur système économique, les règles fondamentales du droit des réfugiés et des droits de l’homme sont menacées.

Le centre d’accueil et d’identification surpeuplé du camp de Mória ainsi que le camp de Kara Tepe abritent maintenant des milliers de personnes et sont au point de rupture.

Mohammad, originaire d’Afghanistan, qui a vécu en Turquie pendant quelques années, vit maintenant à Kara Tepe avec sa femme et ses trois enfants. Heureusement, il a été transféré de Mória quelques semaines avant le début du Covid-19.

« À Kara Tepe, nous nous sentons en sécurité. Nous sommes heureux de ne plus vivre à Mória, surtout maintenant », explique Mohammad. « À certains égards, peu de choses ont changé pour nous. En Turquie, où nous avons vécu pendant quatre ans, j’étais le seul à sortir travailler. Ma femme était malade et ne pouvait pas quitter la maison. En général, tout le monde se sentait plus en sécurité en restant à l’intérieur. Maintenant, nous nous sentons beaucoup mieux d’avoir été transférés de Mória, où nous sommes restés trois mois. Nous n’avons plus à nous soucier des longues files d’attente pour la nourriture, des bagarres, de la vie dans une tente ni de notre santé. Nous sommes plus calmes et nous n’avons plus peur. »

Kara Tepe camp in Lesbos.

Camp de Kara Tepe à Lesbos. Photo de Bente Stackowkse / Caritas Allemagne

Kara Tepe, qui se trouve à quelques kilomètres seulement de Mória, a été reconnu comme un site exemplaire pour le logement des familles de réfugiés. C’est un camp humain où les gens peuvent vivre dans la dignité. Environ 1 300 personnes identifiées comme « vulnérables » à Mória ont trouvé un logement temporaire à Kara Tepe, notamment des personnes handicapées, des familles avec de jeunes enfants et des femmes enceintes.

Caritas Hellas poursuit sa mission dans cette réalité nouvelle et difficile et estime que personne ne doit être laissé de côté. Nous sensibilisons aux problèmes liés à la migration et nous aidons ceux qui se retrouvent confrontés au coronavirus dans des circonstances difficiles, en particulier les groupes marginalisés.

Caritas Hellas a fourni aux habitants des îles de Chios et de Lesbos des articles d’hygiène comme du savon, des antiseptiques, des sacs poubelles et aussi du lait en poudre pour nourrissons.

English and Greek language lessons in Caritas language Centre in Kara Tepe accommodation site has restarted.

Les cours d’anglais et de grec au centre linguistique Caritas du site d’hébergement de Kara Tepe ont repris. Photo de Caritas Hellas

De plus, les services psychosociaux sont désormais offerts à distance en raison des restrictions visant à stopper la propagation du virus. Grâce aux visioconférences et au téléphone, le soutien psychologique aux résidents de Kara Tepe s’est poursuivi et a été étendu aux résidents du camp de Mória ainsi qu’à la population grecque des îles du nord de la mer Égée.

« Être écouté signifie beaucoup pour nous. C’est un grand cadeau », explique Mohammad.

En outre, Caritas Hellas et Caritas Athènes, en partenariat avec Catholic Relief Services, un membre américain de la confédération Caritas, participent au programme d’hébergement ESTIA dirigé par le HCR, qui contribue de manière significative à réduire le nombre de personnes qui séjournent dans les camps de réfugiés sur les îles.
Le programme ESTIA accueille 26 000 demandeurs d’asile dans toute la Grèce et fournit un hébergement digne et sûr, ainsi qu’un soutien économique. Caritas Hellas et Caritas Athènes fournissent leurs services à environ 2 500 demandeurs d’asile à Athènes et à Thessalonique.

De nos jours, les principes fondamentaux de la protection des réfugiés sont mis à l’épreuve. Mais nous allons continuer à être du côté des personnes vulnérables, comme celles qui vivent dans le camp de Kara Tepe.

Cela nous concerne tous. Caritas Hellas va poursuivre ses efforts pour ne laisser personne de côté.

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