La sensation de marcher librement dans Bossangoa est très forte. Si elle l’est pour moi, un photographe qui n’ai passé que 3 jours dans cette ville enclavée, il y a 4 mois, je n’ose pas imaginer ce que cela représente pour les habitants de cette ville, pour ceux qui y sont nés et qui viennent d’y passer 6 mois prisonniers.
Les jeunes ramassent les mauvaises herbes et les branchages comme ils peuvent. Ils ont en tout et pour tout une machette, qu’ils se prêtent la main à la main.
D’un bout à l’autre du pays, il semble que la présence de la Seleka n’ait pas eu le même impacte. Si toute la population a été terrorisée et violentée, dans certaines régions ça a monté les communautés les unes contre les autres. A Bangassou, ce n’est pas le cas.
Le conflit qui opposait au départ des milices étrangères à la population chrétienne Centrafricaine s’est transformé en conflit opposant des centrafricains.
L’archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, Pastor Franco Mbaye-Bondoi et l’imam Kobine Layama travaillent main dans la main afin de reconstruire la paix entre les deux communautés religieuses.
Caritas va promouvoir la paix en créant des groupes locaux de jeunes artisans de paix pour aider à améliorer le dialogue et la coopération entre les communautés déchirées.
Le photojournaliste Matthieu Alexandre a visité en novembre 2013 le centre missionnaire catholique soutenu par Caritas en République centrafricaine. C’était alors le dernier refuge pour des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences.
Une paire de chaussures, un nouveau ballon et quarante ans de service, cela fait un match de football en RCA.
En République centrafricaine, des milliers de familles musulmanes sont contraintes à partir de chez elles. Dans les villes et les villages, les quartiers musulmans sont désormais vides.
Une tragédie humaine est en train de se dérouler en République centrafricaine. Le conflit déchire peu à peu le tissu social.