Depuis que le conflit a éclaté au Soudan à la mi-avril, ce pays est devenu l’un des endroits les plus dangereux non seulement pour les familles et les communautés touchées par la crise, mais aussi pour les travailleurs humanitaires nationaux et internationaux et les partenaires qui les soutiennent. Depuis le début de la crise, plus de 4,3 millions de personnes, dont des travailleurs humanitaires, ont été contraintes de fuir le conflit. Dix-neuf travailleurs humanitaires auraient été tués dans de nombreuses attaques (source : OCHA).
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le 19 août, nous nous souvenons de ceux qui ont perdu la vie et risqué leur sécurité pour aider les autres. Prendre pour cible des travailleurs humanitaires est une violation des règles de la guerre et du droit international. Ils restent neutres et impartiaux dans les conflits, se concentrant sur l’allègement des souffrances et l’apport d’une aide d’urgence aux familles et aux communautés touchées par une crise. Il est essentiel de garantir la sécurité des civils et de ceux qui leur viennent en aide.
L’éclatement de la crise soudanaise le 15 avril a eu des conséquences tragiques. Ce jour-là, trois membres du Programme alimentaire mondial des Nations Unies sont morts au Darfour-Nord, et d’autres ont été blessés.
L’un des membres du réseau Caritas, Catholic Relief Services (CRS), fait travailler ses employés internationaux à distance dans l’attente de visas pour retourner au Soudan. Cette procédure a été prolongée de plusieurs mois. Cependant, la majorité des employés de CRS sont originaires des pays dans lesquels ils travaillent. Actuellement, la plupart des employés soudanais de CRS travaillent et vivent dans le pays. Leur présence, leur engagement et leurs partenariats jouent un rôle vital, en particulier dans les contextes où l’accès aux populations en situation d’urgence est restreint.
Pour assurer la continuité des activités de Caritas, un bureau opérationnel ciblé a été établi à Port Soudan avec son équipe soudanaise, offrant une sécurité accrue par rapport aux conditions qui prévalaient à Khartoum. Caritas travaille également dans d’autres régions du pays telles que Golo, située dans les hautes montagnes du Darfour central. Golo est devenu un lieu de sécurité relative dans le pays, offrant un refuge à ceux qui sont obligés de quitter leurs maisons.
« Depuis que le conflit a éclaté, chaque jour est différent. Des milliers de personnes nouvellement déplacées ont cherché refuge ici. Golo est une zone sûre et relativement calme, c’est pourquoi Caritas et d’autres organisations humanitaires s’y sont installées. Cette zone a été établie comme un refuge pour les personnes qui fuient d’autres régions du Soudan où le conflit fait rage. Chaque jour, nous recevons de nouveaux arrivants ; la plupart d’entre eux sont des enfants et des femmes épuisés par le voyage à pied ou en camion », explique Mujtaba, coordinateur du bureau de CRS à Golo.
« Chaque fois que je prends une décision, j’essaie de garder les pauvres et les vulnérables au centre de cette décision.
Ce qui me motive chaque matin, c’est la conviction que nous pouvons avoir un monde où tous les gens peuvent connaître la justice et la dignité.
Quels que soient les défis auxquels je suis confronté au cours de la journée, je peux m’appuyer sur cette conviction et je sais que notre travail est essentiel pour parvenir à un monde sans pauvreté », explique Mujtaba.
Catholic Relief Services, membre de Caritas Internationalis, est présent au Soudan depuis 2004 et s’est engagé à aider les familles et les communautés à reconstruire leur vie. CRS se concentre sur le développement à long terme et les programmes de résilience tout en répondant avec souplesse aux besoins émergents en cas de crise.