Valentine Pankaj, experto agrícola de Cáritas India, ayuda a los agricultores eligen las semillas adecuadas para sus condiciones de la tierra y el clima. Foto por Laura Sheahen / Caritas
Une importante enquête indépendante du réseau mondial Caritas montre la meilleure façon d’en finir avec la faim – aider les petits agriculteurs, alors qu’ils essaient de s’adapter au changement climatique. Les résultats de l’enquête ont été présentés par le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, président sortant de Caritas Internationalis, et le cardinal Luis Antonio Tagle, président entrant, à l’EXPO 2015 à Milan.
Selon 98 organisations caritatives catholiques nationales Caritas, à l’œuvre dans des pays où habitent 83% de la population mondiale, les trois principales causes de l’insécurité alimentaire sont le manque de ressources – de terre, de semences, de prêts, d’accès aux marchés – pour les petits agriculteurs, la faible productivité agricole et l’impact du changement climatique.
«Les résultats de cette enquête nous donnent une idée des combats des petits agriculteurs tombés dans la pauvreté, notamment dans les pays en développement », a dit Michel Roy, Secrétaire Général de Caritas Internationalis, la structure basée à Rome qui coiffe toutes les organisations Caritas nationales. «De nombreuses organisations Caritas font état d’absence de sécurité alimentaire. La communauté mondiale doit redoubler d’efforts pour lutter contre la faim et la malnutrition. »
Dr. Carolyn Woo, Présidente de Catholic Relief Services (CRS), a dit «cette enquête est l’écho de ce que nous entendons chaque jour. Nous connaissons les difficultés que rencontrent les petits agriculteurs pour pouvoir mettre du pain sur la table toute l’année. Ils nous ont raconté à quel point le changement climatique est en train de rendre plus difficile leur travail. » CRS a participé à l’élaboration de l’enquête.
Seulement 19% de ceux qui ont répondu à l’enquête de Caritas ont dit que leur pays bénéficiie d’une totale sécurité alimentaire, définie comme l’accès fiable à une quantité suffisante d’aliments nutritifs, à des prix abordables. Presqu’un tiers a répondu que leur pays devait faire face à l’insécurité alimentaire, et presque la moitié a déclaré que dans leurs pays la sécurité alimentaire était seulement relative.
Les conséquences avérées de l’insécurité alimentaire ne sont pas seulement la faim et la malnutrition, mais également les migrations, la disparité des revenus et la criminalité. Le manque de nourriture adéquate a un impact non seulement sur la santé et la mortalité, mais également sur l’éducation et la corruption, et favorise une culture de dépendance de la charité et de l’aide sociale.
Les réponses à la question de savoir comment affronter le problème de la faim ont été très variées. Un tiers environ des répondants a dit que pour en finir avec la faim, la malnutrition et l’insécurité alimentaire, la seule mesure importante à prendre était d’améliorer l’agriculture (35%). 17% ont préconisé un changement dans les politiques économiques et sociales. « Ceci montre clairement que les solutions doivent prendre en compte les circonstances locales », dit le Dr. Woo.
Les Caritas ayant mis en place des programmes de sécurité alimentaire estiment que 106 millions de personnes ont bénéficié de ces programmes en 2013. Les principaux secteurs concernés ont été la formation agricole (41%), l’agriculture durable (39%), la distribution d’aliments ou de semences suite à des urgences (39%) et l’amélioration de la nutrition et de la santé (39%).
Il y a eu des différences significatives entre les régions pour ce qui est des raisons qui conduisent à la faim et à l’insécurité alimentaire. Les personnes interrogées par lesCaritas de l’Afrique sub-saharienne, plus que celles de la plupart des autres régions, ont mis l’accent sur la faible productivité agricole et le changement climatique. L’Asie a souligné le manque d’accès aux ressources des petits agriculteurs, ainsi que le manque de gouvernance. L’Amérique Latine et les Caraïbes ont braqué les projecteurs sur la spéculation relative aux prix des aliments et le manque d’infrastructures, tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont mis en relief, plus que tous les autres, la lutte contre les conflits et le manque d’eau potable.
Caritas Internationalis est une confédération mondiale d’organisations catholiques d’aide et de développement, présente dans plus de 200 pays et territoires dans le monde entier. L’enquête a été menée par Caritas Internationalis, Catholic Relief Services et Grey Matter Research & Consulting. Sur les 160 organisations membres de Caritas, 98 ont pris part à l’enquête.
Expert disponible pour une interview : Martina Liebsch, Caritas Internationalis. Contact pour organiser l’interview : [email protected]