À l’occasion de la Journée internationale de la paix, Caritas Internationalis appelle à placer « la personne humaine au-dessus de tout intérêt »
La Journée internationale de la paix est une occasion importante pour l’humanité de défendre la paix en tant que valeur unique et d’exprimer un engagement inconditionnel en sa faveur et par-dessus toutes les différences.
Le Pape François a déclaré que « toute guerre, en réalité, est un fratricide qui détruit le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine ». En concordance avec ces paroles du Saint-Père, Caritas Internationalis croit en la paix en tant que culture devant être nourrie, partagée et vécue à tous les niveaux de la société, des communautés locales au niveau politique. Caritas s’engage à édifier la paix en construisant des communautés qui vivent leur fraternité dans le dialogue et le partage.
Caritas peacebuilding project in Kenya. Photo by Trocaire
Caritas a également trouvé une profonde inspiration dans l’encyclique Populorum Progressio de Paul VI, où le Souverain pontife déclarait que « le développement est le nouveau nom de la paix ». Un tel appel a encouragé le travail de Caritas à construire une communauté de fraternité, de dialogue et de partage, afin de lutter efficacement contre la pauvreté et les profondes inégalités sociales.
Malheureusement, notre humanité voit encore aujourd’hui des millions de personnes vivre dans des conditions désastreuses en raison de la guerre et de la violence, qui les empêchent de vivre leur condition humaine dans la dignité. Des millions de gens meurent en raison de l’absence de paix, de la guerre et de la violence dues à l’égoïsme, la cupidité, la corruption, la discrimination religieuse et ethnique ainsi qu’à l’exploitation illégale des ressources naturelles. La mémoire du passé doit nous conduire à une conversion : aspirer à un monde où la paix et l’harmonie contribueront au développement humain intégral.
Peace event for Syria. Photo by Caritas SyriaÀ l’heure où le Covid-19 nous a révélé à tous la fragilité et la vulnérabilité de l’existence humaine et a rassemblé l’humanité tout entière dans la solidarité pour lutter contre la propagation du virus, nous devons nous tenir ensemble pour combattre toutes les formes de division, toute tentation de haine et, comme l’a répété le Pape François à maintes reprises, agir contre « le manque de confiance et la peur [qui] renforcent la fragilité des rapports et le risque de violence ».
Les gens aspirent à la paix et à l’harmonie et veulent vivre leur vie dans la dignité. Caritas répond en priorité à ces aspirations, en s’attaquant aux causes profondes des conflits et de la violence par la prévention, la médiation et la consolidation de la paix, et en accompagnant, en prenant soin des personnes vulnérables vivant dans des zones de crise et des environnements sociaux difficiles et en leur donnant la parole.
Dans l’État Kachin et l’État Shan, au nord du pays, Caritas Myanmar mène un programme de paix durable avec des personnes déplacées internes, les villages touchés par le conflit et les communautés d’accueil, les femmes, les jeunes et les chefs religieux en étroite collaboration avec l’Église. À Mindanao, aux Philippines, Caritas et l’Église locale travaillent à une solution pacifique dans une région où règne la violence. Au Pakistan, Caritas et l’Église locale travaillent ensemble à la promotion de la paix et de l’harmonie entre communautés, à travers de petits projets de développement. En République centrafricaine, l’Archevêque de Bangui, avec l’Imam et le chef de l’Église protestante du pays, a été en première ligne pour encourager les factions en guerre à œuvrer pour la paix et la réconciliation. En Colombie, Caritas renforce la résilience des communautés vulnérables face aux risques de violence nouveaux et existants et renforce les processus de développement local pour une transformation non violente des conflits par la participation et l’autonomisation des populations. Ce ne sont là que quelques-uns des programmes mis en œuvre dans le monde par Caritas pour promouvoir la paix, l’harmonie et la réconciliation.
Archbishop Dieudonné Nzapalainga of Bangui joins Muslims in prayer for an end to the crisis in the Central African Republic. Photo by Sam Phelps for Catholic Relief Services.
La paix ne peut être atteinte sans l’acte courageux et désintéressé de placer la personne et la condition humaine au-dessus de tout autre intérêt. En cette Journée internationale de la paix, Caritas Internationalis réitère son appel :
- à arrêter la guerre et la violence partout dans le monde et en particulier au Moyen-Orient et à promouvoir un dialogue indispensable pour trouver une solution politique à tous les problèmes. La violence et les meurtres ne feront qu’engendrer plus de haine.
- à lever les sanctions contre la Syrie, car il est clair qu’elles n’aident pas à promouvoir la paix, mais aggravent plutôt le conflit à son détriment. La levée des sanctions peut aussi encourager les dirigeants politiques à s’asseoir à la table des négociations.
- à faire tous les efforts et mettre en œuvre toutes les initiatives pouvant conduire à la paix dans les zones de conflit, afin de garantir que l’aide internationale au développement accorde une attention particulière à la construction de la paix et de la réconciliation au niveau local, pour atteindre une paix et une harmonie centrées sur les communautés. Cela implique la création d’opportunités d’éducation et d’emploi, en particulier pour les jeunes exposés au risque d’être recrutés par des groupes armés et des milices.
- à soutenir l’effort des chefs religieux et des communautés confessionnelles engagés dans la promotion du dialogue interreligieux.