Amadou et Aminatou Aboula élèvent leurs sept enfants au Niger, pays d’Afrique de l’Ouest. S’assurer de nourrir leur famille, que leurs enfants deviennent grands et forts et reçoivent une éducation est parfois un véritable défi. Caritas Niger les aide à travers un programme sur les moyens de subsistance afin qu’ils aient des aliments nutritifs. Amadou explique ici comment il veille sur ses enfants lorsque ses récoltes ne suffisent pas.
Interview réalisée par Abraham Komi Djagnikpo, Chargé de communication à Caritas Niger
Amadou : « Lorsque votre famille n’a pas assez à manger, vous commencez à vraiment vous inquiéter. Votre esprit tourne et retourne pour essayer de trouver des moyens de les nourrir. Vous savez que le fait de ne pas manger suffisamment d’aliments sains aura un impact important sur la santé de vos enfants, sur leur éducation et sur leur avenir.
Aminatou and her children. Photo by Caritas Niger
ous remercions Dieu de la récolte de cette année, qui a été bonne. Mais ce n’est pas toujours le cas. Habituellement, la nourriture commence à manquer après les premières pluies du mois de juin.
Les insectes et le manque de pluie ont un effet important sur nos cultures. Lorsque cela se produit, les chefs de famille qui le peuvent, comme moi, doivent quitter le village pour aller chercher du travail ailleurs, pour pouvoir subvenir aux besoins des familles.
Alors, quand je vois que la situation se détériore, je récolte généralement le peu que j’ai réussi à faire pousser et je quitte ma famille pour aller dans des endroits comme Tahoua, Niamey et Gaya. Parfois je quitte même le Niger pour aller au Bénin et au Mali où je trouve du travail dans la vente de chaises. J’envoie l’argent que je gagne à ma femme et à ma famille, mais parfois, quand les choses ne vont pas bien, je n’arrive pas à m’en occuper.
Nous vivons sur les terres de nos ancêtres et l’agriculture est la seule chose que nous avons pour nous aider à survivre. Mais nous avons besoin de l’aide des autres pour que cela fonctionne.
Nous avons besoin d’engrais, d’un contrôle des parasites et des maladies pour aider nos cultures à mieux pousser, d’une source d’eau fiable car il ne pleut que trois mois par an et de machines comme les charrues et les tracteurs pour nous aider à aller plus vite dans notre travail et à produire davantage. Si nous avions cette amélioration de la technologie, nous aurions davantage d’aliments et nos familles n’auraient plus faim. »
Aminatou : « Je fais partie du programme de Caritas Niger sur les moyens de subsistance et cela nous a vraiment aidés à nourrir notre famille. Les autres femmes du groupe et moi, nous recevons de l’argent que nous pouvons investir dans des activités qui nous garantissent que nos enfants n’auront pas faim.
Nous avons également reçu deux chèvres. Nos enfants boivent leur lait et cela les aide à rester en bonne santé et à devenir grands et forts. Nous croisons les chèvres afin de pouvoir vendre les chevreaux. L’argent que nous recevons nous aide à survivre aux périodes où nous n’arrivons pas à récolter suffisamment d’aliments par nous-mêmes. Cela nous aide aussi à payer les frais de scolarité, à acheter des médicaments et à prendre soin de nos enfants.
D’autres personnes de notre village ont reçu du matériel agricole et une formation dans le cadre de la « Pasan Field School ». Ce projet les aide à apprendre différentes techniques et à récolter davantage d’aliments. ».