Les rythmes et l’équilibre de la nature font partie intégrante de la vie quotidienne et de l’identité des habitants de l’Océanie. Par conséquent, la dégradation de l’environnement causée par le changement climatique, les phénomènes météorologiques violents ou les pratiques d’exploitation des entreprises ont des répercussions négatives sur l’équilibre de la nature et, surtout, sur des milliers de familles et de communautés qui vivent et travaillent dans les îles du Pacifique.
À travers le projet Tagi, l’archidiocèse de Suva, par l’intermédiaire de Caritas Fidji, répond à l’appel du pape François en faveur d’une « conversion écologique » pour relever les défis auxquels sont confrontés les peuples d’Océanie. Dans le cadre de ce projet de trois ans, Tagi recueillera et partagera des histoires inconnues du monde en permettant aux victimes d’injustices sociales et écologiques d’amplifier leur voix et de montrer au monde la réalité de l’existence dans le Pacifique. La dernière année, Tagi réalisera une production scénique basée sur ces histoires partagées, explorant et communiquant les thèmes de la vie en harmonie avec la Création.
Dans son encyclique Laudato Si’, le pape François utilise des mots tels que connexion, interrelation, unité, relation et harmonie pour promouvoir l’idée d’une « écologie intégrale » qui réunit une « écologie de la nature » et une « écologie de l’homme ». En outre, le pape François souligne que chaque personne sur terre est liée par le fait même que nous habitons tous la Terre, qui est notre maison commune. Aux Fidji, les communautés impliquées dans le projet Tagi sont des Namosi de la province éponyme, du village de Votua à Ba et du village de Delakado à Tailevu. Ces trois villages ont été sélectionnés pour représenter la voix de ceux qui, nombreux à Fidji, ont souffert en silence des effets néfastes des activités de développement.
Selon l’analyse et les conclusions de Caritas Fidji dans les trois communautés de Namosi, Votua et Delakado, les sources de nourriture et la sécurité alimentaire ont été gravement altérées par la dégradation de l’environnement. En outre, les tentatives des communautés pour arrêter la destruction par voie légale ont échoué et ont provoqué le désespoir d’une population se sentant désormais privée de voix. Les effets néfastes de l’exploitation minière, de l’extraction de gravier et de la prospection sans scrupules sur l’environnement ont eu pour conséquence des frictions et des fragmentations des précieux liens de parenté et autres relations sociales.
Inspiré par Laudato Si’ et par la campagne « Ensemble nous » de Caritas, Tagi se veut un mouvement de personnes et d’organisations habilitées à partager leurs expériences et à être des agents de changement et de transformation pour le bien de notre maison commune. Grâce à des formes d’art expressif, les gens seront encouragés à utiliser leurs talents comme des outils de connexion avec leur héritage et leurs traditions, tout en étant un véhicule pour amplifier le message d’agir dans la justice pour le bien de la création et le bien commun.