Le Soudan est plongé dans un conflit armé dévastateur depuis avril dernier, déclenché par des luttes de pouvoir entre les factions militaires du pays. Les combats, qui opposent principalement les Forces armées du Soudan (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), ont eu un impact profond sur les civils, entraînant des déplacements à grande échelle et réduisant l’accès à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé, au carburant, à l’argent liquide et à d’autres besoins fondamentaux pour des millions de personnes.
Le conflit a entraîné le déplacement d’environ 2,5 millions de personnes, à l’intérieur du pays et au-delà des frontières. Près de 2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, faisant face à d’immenses défis et à un accès limité aux produits de première nécessité. (Source : https://www.unocha.org/sudan).
Le premier voyage effectué par le navire Caritas du diocèse de Malakal entre Melut et Malakal. Il a transporté 500 personnes vers leurs régions d’origine. Crédit : Diocèse Caritas de Malakal, Soudan du Sud.
La réponse de Caritas et les défis
Par l’intermédiaire de Caritas Internationalis, l’évêque auxiliaire de Khartoum, S.E. Daniel Marco Kur Adwok, a lancé un appel à l’aide humanitaire pour les personnes touchées par le conflit au Soudan : « En tant que Caritas Soudan, nous n’avons pas les capacités nécessaires. En fait, avant cette crise, nous commencions tout juste à relancer la Caritas locale qui avait été désactivée pendant 10 ans. Nous avons besoin de soutien et d’expertise pour aider les personnes dans le besoin », a déclaré l’évêque Adwok.
Malgré la grande insécurité et le pillage des biens et des bureaux humanitaires, qui ont compromis l’accès de l’aide humanitaire à des endroits clés, CI et ses organisations membres restent déterminées à aider les plus vulnérables. Elles travaillent activement à atténuer les effets du conflit au Soudan et dans les pays voisins.
« Depuis le début de la guerre, CRS Soudan s’est adapté pour maintenir sa présence dans le pays, et nous sommes déterminés à rester au Soudan et à aider les gens aussi longtemps que possible », a déclaré Paul Emes, le représentant de CRS Soudan (l’un des membres de CI actifs dans le pays), lors d’une interview avec Crux.
La détérioration de la situation est également évidente le long des frontières du Soudan, plusieurs pays voisins du Soudan étant confrontés à des crises prolongées. Caritas réagit activement et adapte ses programmes pour faire face à la situation sécuritaire instable aux frontières.
Le premier voyage effectué par le navire Caritas du diocèse de Malakal entre Melut et Malakal. Il a transporté 500 personnes vers leurs régions d’origine. Crédit : Diocèse Caritas de Malakal, Soudan du Sud.
Tchad :
Au Tchad, le HCR a constaté un afflux de plus de 155 000 nouveaux arrivants du Soudan dans les provinces de Ouaddaï, Sila et Wadi Fira. Ils rejoignent une population existante de 407 000 réfugiés soudanais vivant déjà dans 14 camps.
Caritas prend des mesures pour protéger les réfugiés et veiller à ce que des espaces sûrs soient disponibles pour les femmes et les filles afin qu’elles puissent trouver un répit. Les besoins sont énormes et les ressources manquent pour les réfugiés dans les sites de transit/d’arrivée, qui se trouvent dans des zones reculées, difficiles d’accès et touchées par la saison des pluies qui a commencé à la fin du mois de mai. Il est urgent de relocaliser le maximum de réfugiés afin qu’ils ne soient pas coupés de l’autre côté par les forts torrents d’eau de pluie.
Le premier voyage effectué par le navire Caritas du diocèse de Malakal entre Melut et Malakal. Il a transporté 500 personnes vers leurs régions d’origine. Crédit : Diocèse Caritas de Malakal, Soudan du Sud.
Égypte :
Plus de 210 000 Soudanais ont fui vers l’Égypte, selon les données communiquées par le ministère des Affaires étrangères au début du mois de juin. En outre, 5 565 ressortissants de pays tiers seraient arrivés selon les dernières données disponibles.
Éthiopie :
Plus de 45 600 personnes sont arrivées en Éthiopie par de multiples points de passage frontaliers dans les régions d’Amhara, de Benishangul Gumuz et de Gambella.
République centrafricaine (RCA) :
13 824 personnes, dont 3 456 rapatriés centrafricains, ont franchi préventivement la frontière depuis le Soudan. En RCA, le paludisme est très répandu et l’une des activités de Caritas consiste à distribuer des moustiquaires aux réfugiés. (Source : https://reliefweb.int/report/sudan/sudan-emergency-regional-refugee-response-june-2023-progress-report)
Soudan du Sud :
Plus de 115 000 personnes ont franchi la frontière du Soudan du Sud, la majorité d’entre elles étant des réfugiés sud-soudanais de retour au pays.
Caritas s’efforce d’apporter son aide à Wau, Malakal et Juba, « les combats sont très intenses au Soudan et il est difficile de voir la lumière de la paix ». Sœur Elena Balatti, directrice de Caritas Malakal, affirme que « le personnel de Caritas est sur le terrain avec ceux qui offrent l’aide humanitaire et comblent également le fossé avec les autorités ».
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