Le cardinal Tagle rencontre des réfugiés syriens au Liban

« Nous avons rencontré ces personnes, et avons vu que ce ne sont pas seulement des réfugiés, mais avant tout des êtres humains », a dit le cardinal Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis, lors d’une visite au centre de réfugiés syriens de la vallée de la Bekaa au Liban, du 28 février au 2 mars.

« Ils ont des rêves pour leur famille. Ce sont des enfants qui veulent aller à l’école mais ne peuvent pas. Ce sont des mères qui se demandent si leur fils ou leur fille sont encore en vie en Syrie. Ce sont des pères qui se demandent si jamais ils reverront leur fils ou leur fille partis pour l’Europe. »

Le cardinal Tagle a participé à une distribution d’aide aux familles syriennes vivant en tant que réfugiés au Liban. Credit: Caritas

Le cardinal Tagle a visité une clinique médicale, un foyer, une école et a participé à une distribution d’aide aux familles syriennes vivant en tant que réfugiés au Liban. Un million de Syriens vivent à présent au Liban, un pays qui compte moins de 4 millions d’habitants.

Caritas Liban fournit aux personnes du carburant, des réchauds, une aide financière, de la literie, des bons alimentaires, des habits chauds pour l’hiver et d’autres articles d’aide, paie des loyers, fournit des abris, du conseil, des traitements médicaux gratuits, des conseils juridiques et une protection. Son travail s’articule dans tout le pays.

Caritas Liban met aussi la priorité au soutien à l’éducation, car c’est toute une génération d’enfants syriens qui risque de perdre sa scolarité. Aux côtés de l’UNICEF, Caritas a lancé une activité de ratissage, afin de d’atteindre environ 40 000 étudiants dans l’ensemble du Liban.

Le cardinal Tagle a parlé à un père syrien au camp de réfugiés, qui lui a expliqué que sur ses huit enfants, seuls 4 pouvaient aller à l’école, parce que la famille n’a pas les moyens de payer le transport pour les autres. Il ne réussit pas à trouver un travail régulier mais seulement, de temps en temps, une journée aux champs.

« L’aide subvient au minimum vital pendant quelques jours. Quatre boîtes de serviettes, des couvertures, des langes. Mais combien de temps cela peut-il durer pour une famille de huit enfants ? Quelques jours, et puis de nouveau plus rien », a dit le cardinal Tagle.

Lors de son voyage, le cardinal Tagle a entendu des réfugiés syriens et irakiens, qui lui ont parlé des raisons de leur fuite. Les réfugiés lui ont raconté comment leur maison avait été détruite, leurs parents proches kidnappés et tués, eux-mêmes blessés.

Le cardinal Tagle a visité une clinique médicale, un foyer, une école et a participé à une distribution d’aide aux familles syriennes vivant en tant que réfugiés au Liban.

Nafwa est une mère en traitement dans une clinique de Caritas à Beyrouth. « Alep est une ville très dangereuse », dit-elle. « Il n’y avait plus l’électricité, plus l’eau courante, et la nourriture était devenue très chère. Mon fils est traumatisé à cause des bombardements. Son grand-père a été tué il y a deux ans par un éclat d’obus. C’est pour ça qu’on a décidé de partir. »

Dans un foyer, le cardinal Tagle a rencontré une femme chrétienne irakienne en fuite avec ses deux jeunes enfants, loin de son mari violent. Contrainte de quitter la maison de son père parce qu’il la battait, elle a accepté un mariage arrangé avec un homme musulman, qu’elle n’a rencontré que le jour-même de son mariage.

« Il s’est trouvé que mon mari avait des amis liés au terrorisme. J’ai dû fuir en Turquie », dit-elle. « J’ai été forcée d’abandonner mon travail d’informaticienne et de le rejoindre avec les enfants. Après être arrivée, j’ai découvert qu’il était lui-même en contact avec le Daech. Il a menacé de m’envoyer à un de leurs camps d’entrainement. J’ai alors compris que mon mari pourrait tuer une autre personne. »

Elle était tenue en captivité dans sa maison. « À la fin, j’ai réussi à me mettre en contact avec ma belle-mère », dit-elle. « Elle est venue à Istanbul et nous avons organisé ma fuite avec les enfants un jour que mon mari était loin de la maison. »

Caritas Liban offre un lieu de refuge aux femmes en danger. « Maintenant je suis dans un endroit sûr », dit-elle. « J’ai peur parce que je sais qu’il me cherche. Mais je sais que Dieu va m’aider. Je prie Dieu pour mon mari, pour qu’Il puisse changer sa vie. »

Caridnal Tagle visits a school for migrant and refugee children in Beirut. Credit: Caritas

Le cardinal Tagle a visité une école de Caritas au Liban. Credit: Caritas

Caritas Internationalis conduit une campagne « la paix est possible » pour que la Syrie mette un terme à la pire crise humanitaire au monde. « Je ne crois pas que les pauvres enfants affamés dans ces camps peuvent nous expliquer les causes de ces conflits », a dit le cardinal Tagle. « En leur nom, nous en appelons à tout le monde : pouvons-nous travailler de concert pour la paix en Syrie ? »

Les organisations Caritas impliquent la communauté internationale, les gouvernements, ses sympathisants, et toutes les personnes de foi et de bonne volonté dans le besoin d’en arriver à la paix, de fournir une aide humanitaire, et de traiter les réfugiés de façon digne et humaine.

« J’ai vu beaucoup de souffrances, mais aussi une grande dignité humaine », a-t-il dit. « J’ai vu un grand altruisme, la capacité de mourir à soi-même pour mettre les besoins de l’autre avant ses propres besoins. Le monde a le secret de la paix et de la réconciliation dans ces personnes. Nous devons élever ces dons au niveau international. »

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