La crise des réfugiés syriens: un ‘flot humain’ au Liban

Syrian refugees in Lebanon Credits: Sam Tarling/Caritas Switzerland

Syrian refugees in Lebanon
Credits: Sam Tarling/Caritas Switzerland

Le 24 juillet, le père Simon Faddoul, directeur de Caritas Liban, a parlé avec Caritas Internationalis du sort des nouveaux réfugiés dans son pays.

La situation s’est brusquement détériorée la semaine dernière. Pouvez-vous nous dire ce qui se passe maintenant?

Les cinq derniers jours ont été extrêmement dangereux pour la population syrienne. Les gens fuient la guerre en allant au Liban, en Jordanie ou en Turquie. Ici, au Liban, c’est comme un flot humain qui arrive jusqu’à la frontière de Damas. La semaine dernière, en 24 heures, plus de 15 000 personnes ont franchi légalement la frontière. Si vous ajoutez tous ceux qui sont arrivés par d’autres moyens, ils sont bien plus nombreux. Ils arrivent en voiture, en camion, en bus ou à pied. Ceux qui franchissent illégalement la frontière sont généralement à pied. Ils arrivent dans la vallée de la Bekaa, une région du Liban proche de la Syrie. La crise prend bien plus d’ampleur que l’on aurait pu imaginer. Tout se passe si vite.

Les familles libanaises tentent d’accueillir les réfugiés, mais elles étaient déjà pauvres. Qu’observez-vous à cet égard?

J’ai rendu visite à quelques familles d’accueil. Nous leur avons distribué des matelas et des couvertures. Dans un appartement de deux pièces où vivait une famille de huit personnes, ils s’entassent maintenant dans une seule pièce pour laisser l’autre à la ou les familles de réfugiés. Dans d’autres endroits, certains installent leur propre tente. Il n’y a pas de services d’assainissement ni rien de ce genre.

Quels sont les problèmes médicaux?

Il y a des gens blessés ou atteints de maladies chroniques. Notre clinique ambulante va là où se trouvent les réfugiés syriens ; à bord, il y a un médecin et une infirmière et toutes sortes de médicaments. Nous fournissons des soins préventifs et des médicaments de base. Si une intervention plus sérieuse est nécessaire, nous les renvoyons à nos centres de santé ou aux hôpitaux. Un autre problème auquel nous sommes confrontés, c’est que certains réfugiés font le jeûne pendant le Ramadan, qui vient de commencer. Ils ne mangent ni boivent pendant la journée. Or, les journées sont très longues : de 5 heures du matin à 19h30. Il fait très chaud dans la vallée de la Bekaa, on peut atteindre 45 degrés. Avec la chaleur et le manque d’eau potable, il y a des risques de déshydratation. Nous respectons leur engagement, mais pour eux, c’est très difficile.

Comment se portent les enfants syriens réfugiés?

Les enfants supportent mal cette situation, nous essayons d’élaborer un programme pour eux. La rentrée scolaire approche et le gouvernement libanais permettra probablement aux enfants syriens refugiés de fréquenter les écoles publiques. Mais le système scolaire syrien n’est pas le même que celui libanais : le programme est différent, et ils n’enseignent qu’en arabe. C’est assez compliqué.

Caritas Liban fournit des vivres et des articles de première nécessité aux réfugiés syriens depuis un certain temps. Face à ce nouvel afflux, quels sont vos projets?

Caritas Liban travaille avec les réfugiés syriens depuis 14 mois. Nous avons été au nord, au milieu et à l’est de la vallée de la Bekaa, pour aider des milliers de familles syriennes et des centaines de familles d’accueil libanaises qui vivaient dans de mauvaises conditions, même avant cette crise. Maintenant, nous prenons une nouvelle initiative et nous redoublons d’efforts parce que la situation prend une telle ampleur. Vous avez des gens partout.

A votre avis, qu’est-ce que l’avenir vous réserve?

Je crois que si les choses continuent à empirer à Damas, nous allons vers une catastrophe. Les gens à Damas n’ont nulle part où aller, à part le Liban. Nous ne voyons pas la crise s’atténuer, au contraire, elle s’aggrave. Il y a tellement de gens qui souffrent, il y a une grande souffrance humaine. Nous essayons de leur fournir ce dont ils ont besoin pour rester en vie : vivres, couchage, soins médicaux. Mais nous devons aussi être avec eux, les écouter, leur témoigner notre solidarité. Et prier pour la paix.

 

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