Dire non a la traite des personnes

Cardinal Luis Tagle, president of Caritas Internationalis, met with trafficking survivors from Africa earlier in the year on a visit to the Middle East. Credit: Caritas

Le Cardinal Luis Tagle, président de Caritas internationalis, a rencontré en début d’année, lors d’une visite au Moyen Orient, des survivants de la traite en provenance d’Afrique. Source.Caritas

La prostitution enfantine et la traite des personnes ne sont pas des choses qui viennent spontanément à l’esprit si l’on évoque Glasgow, en Ecosse. C’est pourtant à ce propos qu’une journaliste m’a contactée la semaine dernière au bureau – la traite des personnes entre la Slovaquie et Glasgow.

A présent je me trouve à Abuja, au Nigeria, en compagnie de plus de 130 experts en matière de la traite des personnes, de membres de Caritas et d’autres organisations confessionnelles, pour participer à notre conférence Une seule Famille humaine, Une voix, Non à la traite des personnes (5-7 septembre).Elle a été organisée conjointement avec le Conseil Pontifical du Vatican pour les Migrants et les personnes en déplacement.

Par pure coïncidence, je me suis retrouvée à partager une chambre avec Anna Bartosova, coordinatrice de Caritas Slovaquie pour la traite. Elle m’a dit que le Royaume Uni est le principal pays de destination de la traite des personnes à partir de la Slovaquie.

“Les filles sont contraintes à la prostitution et à des mariages blancs, les hommes sont poussés vers le travail forcé ou la mendicité”, explique-t-elle.

“Les personnes avec qui nous travaillons étaient pour la plupart en situation de vulnérabilité au moment de la traite: des sans-abri, des femmes seules avec des enfants, des handicapés, des jeunes issus de foyers pour enfants.”

Le Prof. Joy Ngozi Ezeilo, ancien Rapporteur spécial sur la traite,a déclaré lors de la première séance: “ L’étendue de la traite est immense. Les gens veulent avoir de meilleures vies. Je peux dire que la traite est une migration qui a mal tourné:”

Le Cardinal Tagle, président de Caritas Internaionalis, a dit dans son discours aux participants: “L’esclavage commence lorsque les personnes ne respectent pas leur propre humanité, leurs corps et leur potentiel spirituel. Ils se voient et par conséquent voient les autres comme de simples instruments ou des objets en quête d’un objectif, notamment de l’argent, du profit, de l’influence ou du pouvoir.”

Les victimes de la traite “se cachent au vu de tous” dans de nombreux pays à travers le monde. Ce sont les hommes qui cueillent les fraises euopéennes, parqués dans des logements surchauffés au sud de l’Espagne, avec des salaires de misère et sans aucun droit. Ce sont les femmes piégées par la prostitution et arpentant les rues des villes et des cités a travers le monde. Ce sont les pêcheurs thaïlandais enfermés dans des cages sur des bateaux, sans paye et souvent sans nourriture, pour attraper des poissons qui seront ensuite servis dans les restaurants du monde entier.

Le Père Bruno Ciceri, de l’Apostolat de la Mer, dit: “ Vous pouvez acheter des boîte de thon sur lesquelles on lit qu’ils ont été pêchés sans faire de mal ni aux dauphins ni aux tortues – mais qu’en est-il des pêcheurs?”

A Rome, où j’habite, les voies de sortie de la ville sont essaimées de nombreuses femmes africaines attendant qu’une voiture s’arrête pour y monter. Le Père Evaristus Bassey, PDG de Caritas Nigeria, a dit que 80°% des femmes nigérianes qui arrivent en Italie sont le résultat de la traite sexuelle.

Ndese Udongwo, de Caritas Nigeria, affirme: “ Les victimes de la traite sont des membres de nos communautés, de nos paroisses, parfois même de nos familles.”

Les participants à la conférence proviennent de 43 pays du monde entier. Un certain nombre d’entre eux ont raconté leurs expériences sur le terrain. Un des objectifs clés de la notre conférence est de rassembler les forces au sein de l’Eglise catholique, et avec d’autres organisations confessionnelles et de la société civile en Afrique, de se concerter avec les dirigeants et les autorités travaillant sur ce problème afin de mieux combattre la traite.

De nombreux orateurs de la conférence ont signalé que la pauvreté est un des facteurs majeurs qui entraîne les personnes ves la traite. Combattre cette cause à la racine s’avère essentiel pour pouvoir réduire la vulnérabilité des personnes à l’égard de la traite. Il faudrait se concentrer sur des volets stratégiques tels que l’éducation et la réduction des inégalités. La mise en oeuvre des Objectifs du développement durable est vue comme une voie essentielle pour combattre la traite.

Un point est apparu clairement au cours de la conférence – la traite des personnes est un crime qui ne peut être éradiqué pa un gouvernement, une institution ou une organisation à titre individuel. Les trafiquants sont organisés et coordonnés dans leur abus systématique des personnes les plus vulnérables dans le monde. Il est grand temps que les gouvernements, la société civile et les églises, de quelque type et à quelque niveau que ce soit, s’inspirent de cet exemple d’organisation et de coordination.

“Une seule victime es une victime de trop”, a affirmé Kevin Hyland, le commissaire anti-esclavage du Royaume Uni, dans son intervention lors de la conférence.

Le Pape François a adopté des mesures importantes en vue de rassembler ceux qui travaillent sur la traite. Il a mis en place le Groupe Sainte Marthe, qui réunit des autorités policières et des évêques avec des organisations de la société civile, en vue de la prévention de la traite des personnes et de l’esclavage moderne, et il a invité au Vatican des juges du monde entier afin de discuter de la traite et d’autres questions.

Comme nous a dit le Cardinal Tagle, il est heureux de voir ce rassemblement “en une seule voix” à l’occasion de notre conférence, mais il rêve du jour où il sera invité à une conférence qui célébrera l’éradication de la traite.

“Puisqu’ il n’y a pas de grands efforts entrepris pour combattre la traite des personnes, prenons les choses en main et encourageons les gouvernements à adopter des législations et des structures anti-traite” a dit le Cardinal. “Agissons comme “une seule famille, d’une seule voix” et disons “non à la traite des personnes.”

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