Les enfants et leurs droits au Ghana

L’article 13 L’enfant a droit à la liberté d’expression

Lili* avait cinq ou six ans quand je l’ai rencontrée. Personne ne connaissait son véritable âge et elle ne pouvait pas me le dire elle-même, parce qu’elle ne réussissait pas à parler.

Je l’ai rencontrée au nord du Ghana, dans un centre géré par Caritas pour les enfants orphelins, migrants, ou dont les parents ne pouvaient pas s’occuper.

Les parents de Lili avaient essayé de la tuer quand elle était petite, parce que leurs croyances traditionnelles les avaient fait croire qu’elle était l’ « enfant d’un esprit ». Après avoir échoué, ils l’ont enfermée dans une chambre sale pendant deux ans, sans lit, avec très peu de nourriture et pratiquement sans aucun contact humain. Non seulement beaucoup des droits fondamentaux de Lili (p. ex. à la nourriture, à la protection, à l’éducation) ont été niés, mais cette violence tôt dans sa vie a affecté son développement.

Le Centre pour le Développement de l’Enfant à Bolgatanga, où Lili vivait, se concentre sur les droits de l’enfant et la protection des enfants. Ce centre accueille et nourrit des enfants victimes de traite, d’abandon, de traumatismes par abus, ainsi que des enfants des rues venus des environs. Dans les zones rurales du Ghana, la pauvreté et le manque d’opportunités font que les enfants courent le risque d’être envoyés par leurs parents dès leur jeune âge pour gagner leur pain.

Lili et Michelle au Centre pour le Développement de l’Enfant à Bolgatanga. Photo par Caritas

Lili et Michelle au Centre pour le Développement de l’Enfant à Bolgatanga. Photo par Caritas

Fredrick Amenga-etego, qui dirige le centre, dit : « Nous fournissons un toit aux enfants vulnérables. Nous leur fournissons de la nourriture, des habits et des soins sanitaires. Nous parlons avec eux des dangers de l’émigration vers les grandes villes comme Accra et de la vie dans la rue. Nous essayons de les faire changer d’état d’esprit et de les aider à recevoir une éducation. Nous essayons de leur trouver une famille dans la communauté. »

Lili avait perdu sa voix à la suite des terribles violences qu’elle avait subies, mais certains des autres enfants que j’ai rencontrés au centre étaient bien conscients de leurs droits, quand je le leur ai demandé.

Marigold*, 12 ans, m’a dit qu’elle voulait devenir docteur, parce que les enfants ont besoin du droit à une bonne santé. « Quand je vais à l’hôpital je vois des petits enfants », raconte-t-elle, « ils sont maigres et ils ne mangent pas et je ressens toujours de la pitié pour eux. C’est pour ça que plus tard, je veux devenir docteur, pour aider les petits enfants. »

Le Centre pour le Développement de l’Enfant à Bolgatanga

Le Centre pour le Développement de l’Enfant à Bolgatanga.

L’article 24 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant est centré sur l’accès des enfants aux soins de santé et à une alimentation nourrissante.

Le Ghana a entrepris de gros efforts pour faire baisser le taux de mortalité infantile durant ces dernières années, par exemple, en éliminant la polio et le tétanos néonatal. Toutefois, 40% des morts avant cinq ans sont liées à une sous-alimentation. Au Ghana, la mise en œuvre effective du Droit à l’alimentation, ainsi que le droit aux soins de santé, sont clés pour veiller à ce que les enfants de s’épanouissent.

David*, 17 ans, vient à l’origine du Burkina Faso. Il m’a dit : « Je dois aller à l’école, parce que si tu n’as pas accès à l’éducation, tu n’arrives à être ce que tu aurais dû être. »

L’article 28 de la convention dit que les enfants ont le droit à une éducation primaire gratuite.

Le taux d’écolage pour l’école primaire au Ghana est de près de 84 pour cent. C’est considérablement mieux que beaucoup de pays voisins. Toutefois, les disparités dans l’accès à l’éducation primaire se trouvent dans le genre, nord contre sud, rural contre urbain. La pauvreté implique que certaines familles envoient leurs enfants au travail plutôt qu’à l’école.

Samuel Zan Akologo, Secrétaire Exécutif de Caritas Ghana, dit : « Bien qu’il y ait eu des améliorations dans l’application des droits de l’enfant au Ghana, c’est une véritable honte que pour certains enfants, la vie soit pire qu’il y a dix ans de cela. La faim tenaillante fait que certains enfants n’arrivent pas à se concentrer sur ce qu’ils étudient et aussi, les enfants ayant des besoins particuliers sont gravement négligés. Le réel progrès, ce serait de mettre un terme à toutes ces difficultés, qui affectent le développement des enfants et enfreignent leurs droits. »

Malgré le fait qu’elle n’a que 12 ans, Marigold comprend qu’un enfant a besoin de certaines choses pour grandir et s’épanouir.

« Il faut manger une nourriture saine, se laver dans une bonne eau, laver ses habits et boire de l’eau saine », dit Marigold. « Si tu bois, il faut prendre de la bonne eau. Si tu vas dormir, il faut prier et remercier Dieu. »

Les projets de Caritas dans le monde travaillent pour veiller à ce que les droits fondamentaux des enfants soient protégés, afin que les enfants puissent grandir et s’épanouir. Même si on ôte sa voix à un enfant, on ne peut pas lui ôter ses droits.

*Noms d’emprunt, afin de protéger leur identité.

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