La vigilance, l’eau de javel et le savon sauvent des vies! Les campagnes de sensibilisation de Caritas au Libéria

Au début du mois de mars, le Libéria avait commencé le compte à rebours vers zéro cas d’Ébola. En effet, pour la première fois depuis mai 2014, il n’y avait eu aucun nouveau cas depuis une semaine, et le dernier survivant avait quitté l’hôpital à Monrovia. Les frontières avaient été rouvertes, le couvre-feu avait été levé, les écoliers étaient de retour dans leurs classes. Au bout de près d’un an de souffrances, les choses revenaient enfin à la normale.

Toutefois, moins de deux semaines plus tard, un nouveau cas a été confirmé. Ce cas est resté isolé, mais le message est clair: il faut garder un haut degré de vigilance contre Ébola. Le virus reste dans le corps des survivants trois mois, et plus longtemps chez les singes et les chauves-souris. Quand l’épidémie a faibli, Caritas et ses partenaires catholiques n’ont pas baissé la garde et ont diffusé les messages de prévention jusque dans les villages les plus reculés du Libéria.

Caritas Libéria – avec le soutien de la confédération Caritas – a élaboré un programme simple mais efficace pour prévenir la transmission du virus. Photo par Miguel Samper/Caritas

En avril, les équipes chargées de l’hygiène dans le cadre de la campagne contre Ébola ont distribué des articles utiles et diffusé des messages instructifs dans les comtés de Grand Bassa et de Bong. C’était la première fois que certains villages recevaient cette aide. L’Église catholique a souvent été la seule institution à avoir accès aux zones les plus reculées du Libéria. Quand les voies poussiéreuses se rétrécissaient devenant des sentiers, le personnel et les bénévoles marchaient pendant des heures pour atteindre les communautés dans le besoin.

Caritas Libéria – avec le soutien de la confédération Caritas – a élaboré un programme simple mais efficace pour prévenir la transmission du virus. Les équipes ciblent un village dans lequel mettre en place un système d’hygiène efficace. Chaque village reçoit 50 conteneurs d’eau en plastique avec 5 barres de savon et une bouteille d’eau de Javel pour chaque seau. Les membres de l’équipe montrent les bonnes techniques de lavage des mains, l’utilisation de l’eau de Javel pour désinfecter l’eau, et informent comment éviter de transmettre le virus Ébola. Ils expliquent aux villageois que les anciennes méthodes – telles que l’ajout de sel à l’eau chaude – ne tuent pas le virus.

Lorsque les équipes de Caritas arrivent, comme dans le village de Balakalata en avril, tout le monde les attend. Caritas met à profit son expérience de lutte contre le VIH dans les zones rurales, où les émissions de radio et les messages téléphoniques faisaient circuler le message que l’aide était à la portée de la population. On profite également du début de la Messe pour diffuser des informations sur la contagion. C’est un moment très grave au Libéria, où Ébola a fait plus de morts – au moins 4 500 – que dans n’importe quel pays d’Afrique de l’Ouest touché par l’épidémie.

Dans un village, Mawah, il est particulièrement important d’insister sur la nécessité de l’eau de Javel, du savon et de la sécurité. Ici, au pic de l’épidémie, 36 personnes sont mortes sur les 48 qui avaient attrapé le virus Ébola Photo par Miguel Samper/Caritas

Dans un autre village, Mawah, il est particulièrement important d’insister sur la nécessité de l’eau de Javel, du savon et de la sécurité. Ici, au pic de l’épidémie, 36 personnes sont mortes sur les 48 qui avaient attrapé le virus Ébola – c’est l’un des pires taux de mortalité.

Les Libériens n’ont pas seulement perdu des êtres chers. Dans la ville de Big Fanti, non loin du chef-de-lieu de Buchanan, les habitants, le visage clairement soucieux, écoutent attentivement les conseils pour l’hygiène de Caritas. Ici, les effets d’Ébola sur l’économie ont été catastrophiques.

Au marché, de nombreux étals sont vides ; ayant tout dépensé pour les soins médicaux, les commerçants n’ont pas d’argent pour rouvrir. D’autres, comme Momolu Sirleaf, craignent les déplacements. Momolu avait l’habitude d’aller vendre son poisson à Monrovia, mais maintenant il ne s’éloigne plus de chez lui, où son poisson se vend moins cher.

En partie à cause des 14 ans de guerre civile qui ont affligé le Libéria, 8 personnes sur 10 n’avaient pas un emploi avant l’arrivée d’Ébola, mais la situation s’est aggravée aujourd’hui. Les agriculteurs qui ont été mis en quarantaine ont perdu leurs récoltes et beaucoup ont mangé leurs stocks de semences pour survivre. Caritas distribue de nouvelles semences et des outils, et collabore avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies pour distribuer des rations aux plus vulnérables jusqu’à ce que les personnes puissent se redresser et retourner dans leurs champs.

Caritas met à profit son expérience de lutte contre le VIH dans les zones rurales, où les émissions de radio et les messages téléphoniques faisaient circuler le message que l’aide était à la portée de la population. Photo par Miguel Samper/Caritas

Les Libériens sont toutefois un peuple résilient, et des femmes comme Netic Sayon ont réussi à relancer leurs petites entreprises. Depuis la visite d’une équipe de Caritas dans son village de Kobilue, Netic, qui a une activité de traiteur, est devenue très sensible à l’hygiène.

Netic veille à bien laver la vaisselle avec de l’eau contenant de l’eau de Javel et à bien se laver les mains avec du savon. Elle sait qu’elle a une grande responsabilité envers ses clients et envers elle-même, et qu’elle doit faire très attention si elle veut rester en bonne santé et poursuivre son activité.

S’il devait y avoir un retour d’Ébola et qu’elle devait être contaminée, même au cas où elle survivrait, Netic se heurterait aux problèmes de nombreux survivants : les clients fuient et parfois les rumeurs circulent à propos de «forces obscures» qui protègeraient certaines personnes.

Caritas travaillera d’arrache-pied dans les mois à venir pour mettre fin à cette stigmatisation, en utilisant une fois de plus les stratégies qu’elle avait élaborées dans la lutte contre le VIH. Nous voulons nous assurer que les survivants d’Ébola sont accueillis à nouveau dans leurs communautés et que l’on garde un haut degré de vigilance pour éviter le retour du virus.

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