L’INSÉCURITÉ QUI RÈGNE DANS LE PAYS COMPLIQUE ENCORE PLUS LES OPÉRATIONS D’URGENCE.
Après le dramatique séisme qui a frappé le pays hier, 14/08/2021, à 8h30 heure locale, Caritas Haïti a déjà mobilisé ses équipes pour atteindre les zones les plus touchées, à savoir les départements de la Grande-Anse (diocèse de Jérémie), du Sud (diocèse des Cayes) et des Nippes (diocèse d’Anse-à-Veau-Miragoane). Alors que les recherches se poursuivent dans les décombres, le bilan actuel est de plus de 300 morts, environ 1 800 blessés et plus de mille bâtiments rasés, dont des églises, des écoles et des hôpitaux.
“L’ensemble du réseau de Caritas Haïti, notamment l’équipe d’urgence, participe à la coordination et aux opérations d’aide dans les trois départements touchés”, informe le Père Jean-Hervé François, directeur de Caritas Haïti, déjà sur place.
De nombreuses églises ont également été endommagées par le tremblement de terre. Aux Cayes, la résidence du cardinal Chibly Langlois, évêque du diocèse et président de la Conférence épiscopale d’Haïti, a été endommagée, et le cardinal a été blessé. Un prêtre qui séjournait dans la résidence de l’évêque a été tué sous les décombres.
Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence pour un mois, et dans les prochaines heures, le Premier ministre Ariel Henry devrait se rendre sur les lieux de la tragédie avec les autorités compétentes pour évaluer la situation générale.
Dans un pays en proie à des troubles politiques, les opérations d’aide sont compliquées non seulement par le terrible état des routes mais aussi par le haut niveau d’insécurité. Le tremblement de terre ne pouvait pas survenir à un pire moment pour cette nation de 11 millions d’habitants, en proie à une crise politique depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet.
“Il est difficile d’atteindre les zones touchées. La zone de Martissant, qui est un accès obligatoire pour rejoindre le sud du pays, est fermée pour des raisons de sécurité”, explique le père François.
Les besoins de la population sont immenses. “Il y a une demande absolue de nourriture, d’eau, de tentes, de kits d’hygiène et de premiers secours”, ajoute-t-il.
“Nous assistons avec compassion et tristesse à une nouvelle catastrophe naturelle qui touche la nation appauvrie d’Haïti, après le tragique tremblement de terre survenu il y a 11 ans et les nombreux cyclones et tremblements de terre qui ont suivi depuis”, déclare Aloysius John, secrétaire général de Caritas Internationalis. La confédération a immédiatement lancé une campagne de collecte de fonds pour soutenir l’action de Caritas Haïti. “Aujourd’hui, une manifestation de solidarité mondiale est plus que jamais nécessaire pour apporter le soutien nécessaire aux victimes de cette crise”, ajoute John, soulignant que Caritas Haïti doit répondre à cette crise dans un contexte de COVID-19.
“En cette terrible période, nos collègues de Caritas Haïti sont une fois de plus au service de tous ceux qui sont dans le besoin. Je tiens à assurer l’Eglise, Caritas et le peuple d’Haïti, des prières, de la sympathie et du soutien de toute la confédération”.