LES COMMUNAUTÉS D’ÉQUATEUR PROTESTENT CONTRE LA DESTRUCTION DE LA VIE ET DE LA BIODIVERSITÉ PAR LES INDUSTRIES

L’Équateur est l’un des endroits les plus riches en biodiversité au monde. Qu’il s’agisse de la forêt amazonienne, des hauts plateaux andins, des mangroves côtières ou des forêts nuageuses. Ce pays abrite plus de deux tiers de la biodiversité mondiale. Mais en même temps, il existe plusieurs problèmes liés à la violation des droits de l’homme des communautés qui habitent tous ces écosystèmes.

Ces communautés ont été victimes des conséquences dévastatrices de l’exploitation minière, des marées noires à répétition et d’autres activités industrielles. En outre, le manque de culture environnementale est la cause de plusieurs problèmes tels que l’accumulation des ordures et la mauvaise gestion des déchets solides.

C’est dans ce cade que Caritas Équateur accompagne les processus de plaidoyer dans les territoires touchés par l’extractivisme pétrolier et minier et par la contamination des décharges. Autour du plaidoyer, les communautés locales peuvent se réunir pour identifier les besoins communs et s’organiser pour influencer les décisions de politique publique.

Dans l’Amazonie équatorienne, plus de 20 000 barils de pétrole ont été déversés, affectant plus de 150 communautés. En réponse à cela, Caritas a apporté une aide environnementale, juridique et humanitaire à 12 communautés Kichwa.

Les habitants touchés disent que les marées noires ont tout détruit. Selon Vincente Pauchi, un habitant de San Pablo à Orellana, « la dernière marée noire est la pire parce qu’elle a détruit toute la nature de la rivière, sa biodiversité. Elle a tué les poissons, et tout ce qui se trouvait dans la rivière ».

Seberia Grefa, de Playas del Rio Tigre à Sucumbios, ajoute : « Les enfants tombent souvent malades, ils souffrent de vomissements, de diarrhées. Ils ont de la fièvre, ils ont la grippe. C’est invivable, ici ! ».

Plus de 400 torches à gaz brûlent sans cesse, jour et nuit, libérant des gaz toxiques dans l’atmosphère. En cas de pluie, ces gaz descendent au sol et contaminent gravement la faune et la flore, provoquant des cancers chez les personnes.

La campagne citoyenne « Contre les torches de la mort » a été lancée en 2016. Caritas et d’autres organisations y ont participé, et une action de protection a été réalisée en 2021 pour éteindre les torches. Cependant, à ce jour, les résultats ne se sont pas encore faits sentir.

Au Nord, au Sud et dans les régions amazoniennes de l’Équateur, les sociétés minières ont endommagé la nature et violé les droits de l’homme des communautés vivant près des rivières Anzu et Jatunyaku, affluents de la rivière Napo, et dans les secteurs les plus pauvres d’Esmereldas comme San Lorenzo.

L’exploitation minière a endommagé les terres et empoisonné l’eau des rivières. Le fleuve Santiago et le fleuve Cayapas ont chacun une centaine d’affluents. Cependant, « tous les cours d’eau ne sont plus adaptés à l’usage humain, ni à celui des animaux », affirme Jose Ponce, de Borbon, dans l’Esmeraldas.

Les compagnies minières déversent en effet du mercure, d’autres métaux lourds et des déchets dans les systèmes fluviaux. Les familles qui vivent près de la rivière ne peuvent pas se nourrir, boire l’eau ou l’utiliser pour se baigner, car elle est polluée. « Dans de nombreux cas, ils utilisent du mercure et d’autres métaux, comme le borax, par exemple, et cela se retrouve dans l’eau », explique Daniel Robles de Tena, dans le Napo.

A ce jour, Caritas a accompagné environ 5 000 familles dans des processus de formation et d’autres activités visant à donner aux communautés les moyens de se défendre et de revendiquer leurs droits. À Orellana, Caritas a soutenu les communautés de La Paz, El Oro, Los Laurele et Seis de Octubre dans une action de protection présentée au tribunal provincial d’Orellana. Le tribunal a accepté l’action.