La paix au Moyen-Orient doit se baser sur la justice

Photo by Daniel Etter for Catholic Relief Services

Photo by Daniel Etter for Catholic Relief Services

A chaque minute, quatre enfants sont obligés d’abandonner leurs maisons en Syrie. En Irak et à l’est de la Syrie les extrémistes sont en train de perpétrer un nettoyage ethnique et religieux à grande échelle dans de vastes zones sous leur contrôle.

A Gaza, un million d’enfants environ n’ont pas pu retourner à l’école car celles-ci ont été détruites ou servent d’abri aux réfugiés. Et de larges bandes des meilleures terres ont été confisquées par Israël dans les Territoires Palestiniens Occupés.

En tant que membres de la communauté humanitaire, nous sommes confrontés à la plus grave crise qu’ait dû affronter le monde depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Et en guise de terrible écho à cette guerre, à Mosul, en Irak, la lettre arabe correspondant au « n », la première lettre du mot « Nazaréen », a été peinte sur les portes pour identifier les chrétiens qui devaient être battus ou exécutés.

Comment pouvons-nous faire face à tant de cruauté ?

L’Occident cherche à former une alliance militaire et à envoyer plus de bombardiers et de drones en Syrie et en Irak.
Mais répondre à la violence par la violence n’a jamais été une bonne réponse. Cela va juste conduire à accroître ce « carnage insensé », pour reprendre les mots du Pape Benoît XV à propos de la Grande Guerre de 1914-1918.

Alors que nous commémorons le centenaire de ce conflit, nous rappelons également ce qu’a dit à ce propos le Pape Benoît XV : « La force peut réprimer le corps, mais elle ne peut réprimer l’âme des hommes ».

Le Pape François a dit la semaine dernière : « La guerre n’est pas une nécessité, elle n’est pas non plus inévitable. On peut toujours trouver une autre voie : la voix du dialogue, de la rencontre, et de la recherche sincère de la vérité ».

Voilà pourquoi nous sommes ici ensemble aujourd’hui. Pour trouver cette autre voie. Et nous disposons d’outils bien plus puissants que les armes.

Dans un message aux pèlerins de langue arabe, lors de la dernière Audience Générale du mercredi, le Pape a dit : « L’Eglise doit faire face à la haine avec l’amour, vaincre la violence avec le pardon, répondre aux armes avec la prière. »

Confrontés à ces crises sur tant de fronts, le but de notre réunion est de tenter de voir comment aider les organisations Caritas nationales et les Eglises locales à poursuivre l’aide partout où c’est nécessaire.

A mesure qu’augmentent les besoins et que s’amenuisent les ressources, nous devons améliorer la coordination pour être sûrs de pouvoir aider autant de personnes que nous pouvons. Nous devons faire appel à nos membres de l’Eglise et à nos partenaires pour monter des alliances de bonne volonté.

Nous devons également faire face à l’insuffisance des fonds. A l’heure actuelle seule la moitié des 7.700 millions de dollars demandés par la communauté internationale pour l’aide humanitaire en faveur de la Syrie a pu être réunie. Nous devons demander instamment aux gouvernements, en particulier ceux qui encouragent les guerres ou permettent qu’elles se développent, qu’ils arrêtent leur actions et s’efforcent plutôt de renforcer leur appui aux programmes d’aide.

Le Liban, la Jordanie, la Turquie et d’autres pays voisins ne peuvent pas gérer tout seuls les crises en Syrie et en Irak. Et cela veut dire également que d’autres pays doivent accepter de recevoir leur quota de réfugiés sur une base équitable.

Mais cela n’est pas suffisant, l’aide humanitaire à elle seule ne peut résoudre le problème. Nous devons nous engager dans le plaidoyer pour la paix.

Les conflits aux Moyen-Orient sont alimentés par les armes, les bombes et les balles qui continuent à affluer vers la région.

Des pays, y compris ceux du Conseil de Sécurité de l’ONU, continuent à fournir des armes et des munitions et entretiennent ainsi les guerres et leurs conséquences. Beaucoup de ceux qui sont en train de restreindre leurs apports en matière d’aide humanitaire sont les mêmes qui fournissent le plus grand nombre d’armes. Il semble qu’il n’y ait pas assez d’argent pour les deux, et les ordres du jour politiques passent avant les besoins des personnes.

Les gouvernements doivent parvenir à un accord sur une cessation totale de transferts d’armes vers les pays du Moyen-Orient plongés dans les conflits.

Le blocus israélien de Gaza est inhumain. Il doit cesser pour permettre aux habitants de protéger leurs vies et leurs moyens de subsistance, afin de pouvoir mener une vie digne.
La question de Palestine doit être résolue dans sa totalité par la justice. L’occupation par Israël doit prendre fin, et un Etat de Palestine gérable doit être reconnu par Israël et la communauté internationale, sur la base des frontières officiellement convenues en 1967.

Sa Béatitude le Patriarche Raphaël Sako, Président de l’Assemblée des Evêques catholiques en Irak, parle de «l’extinction » de chrétiens et de yézidis, dépouillés des terres où leurs ancêtres ont vécu durant des millénaires.

L’exode des chrétiens du Moyen-Orient et l’écroulement des sociétés pluralistes est une grave préoccupation. Cela aura d’énormes conséquences non seulement pour les communautés elles-mêmes, pour leurs sociétés, pour le monde entier, mais également pour le travail de Caritas à l’avenir. Faire face à cette réalité doit être le point d’orgue de notre réunion.

La paix au Moyen-Orient doit se baser sur la justice pour tous les peuples

Elle ne peut s’imposer de l’extérieur, elle doit être atteinte de l’intérieur. Il est nécessaire d’rganiser des rencontres régionales avec participation de toutes les parties prenantes.

« Le maintien de la paix exige du courage, beaucoup plus que dans la stratégie de la guerre » a dit le Pape François à ses hôtes, les présidents israélien et palestinien Shimon Peres et Mahmoud Abbas, lorsqu’il les a reçus chez lui en juin dernier, pour une invocation ensemble en faveur de la paix en Terre Sainte.

Comme nous y invite le Pape, réfléchissons sur la manière de nous engager dans une prière constante en faveur de la paix au niveau mondial. Unissez-vous à moi dans la prière, pour avoir le courage et les idées qui nous permettront de donner la meilleure réponse, maintenant et à l’avenir, pour que notre réunion soit fructueuse et que nous puissions un jour contempler une paix juste et durable au Moyen-Orient.

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